Mon voisin est charmant. Cela ne l'empêche pas d'être bruyant. Il m'a réveillé ce dimanche matin pour me demander l'autorisation de planter des piquets dans notre mur mitoyen pour remplacer la haie de cyprès qu'il a supprimée par un grillage de 1,20m de haut. Son coupeur de bois était prêt à percer le toit de notre garage pour que ce soit dans l'alignement ! J'ai bien entendu refusé pour ne pas fragiliser le mur ni transformer le bac-acier du garage en caisse de résonance quand les ballons de foot viendront frapper. De plus, c'est le chemin de ronde de Scotch, un de ses postes d'observation favoris. J'ai donc suggéré à mon voisin qu'il plante de grands piquets dans son propre jardin pour soutenir son grillage. Nous aurions évidemment trouvé plus élégant qu'il laisse grandir sa haie touffue constituant un tampon isophonique et d'un vert plus souriant que le métal tressé.
Comme je demandais si je pouvais récupérer un des troncs d'arbre pour en faire un socle de sculpture pour Anna, le bûcheron a tenté de le négocier contre ses fichus piquets. Désolé, Anna !
Mon charmant voisin m'a expliqué qu'il avait arraché son superbe peuplier à cause des racines qui déformaient son allée dallée et mettaient en danger sa maison, et qu'il avait l'intention de remplacer la haie de conifères par des fruitiers. Des fruitiers si près du mur ? Et puis, ça ne pousse pas vite. Il évoque des citronniers, des amandiers... J'ai suggéré des grimpants pour éviter que sa grille rappelle trop un camp de concentration. Il pense faire pousser des petits arbres tout autour de son terrain pour cacher le vis-à-vis avec l'immeuble de lofts qui se construit en face...
On est parfois mal conseillé.