Pour ce blog j'ai imaginé une forme créative de journal, un feuilleton dynamisé par ce nouveau mode de diffusion et d'échange. J'ai rédigé quelques billets, pour voir. Une image en amont du billet facilite la lecture. J'ai toujours aimé inventer des titres pour mes copains et moi. J'ai supprimé les chapeaux pour que mes lecteurs n'aient pas à cliquer pour lire l'intégralité du texte. Et puis j'ai continué.
J'ai été déçu par les commentaires parce que j'attendais plus de retours. Ils existent, mais en privé. D'autres, anonymes, ont produit quelques débordements. Je dois remercier Étienne Mineur et Pierre Wendling, d'incandescence, qui m'ont initié techniquement, le blog d'Étienne m'a servi de modèle, Pierre m'a aidé à installer quelques plugins dont le mode d'emploi me semblait obscur. L'impact de l'expérience fut inattendu (billet du 17 mai intitulé Blog on Blog). J'évalue humblement mes lecteurs réguliers à une centaine, mais leur nombre ne fait que grandir.
Tout a basculé en mars dernier lorsque j'ai décidé de publier un article chaque matin 7 jours sur 7. L'exemple d'Étienne m'a encouragé. Le défi de forçat s'est avéré un épanouissement. Mettre en ligne quotidiennement un article avec titre et photo est un des meilleurs moments de ma journée. Comme j'ai l'habitude de m'interroger avec quelque inquiétude sur mon avenir, sur le genre de métier que j'exercerai l'année prochaine, je m'aperçois que ce sport pourrait devenir lucratif, à condition de trouver un moyen de le rentabiliser, forcément en l'adaptant à un modèle économique plus ou moins déjà existant. Y réfléchir. Toutes les propositions sont les bienvenues !
Quelques uns de mes lecteurs ont raconté que mon travail de bloggeur était une œuvre à part entière. La quantité impressionne toujours et légitimise la démarche. Un journal abordant les sujets les plus divers, forme encyclopédique mêlée de parti pris, correspond bien à mes aspirations créatives. Mes sujets jouent le rôle de citations ou de samples, se répondant d'une catégorie à l'autre. Le ton change selon les circonstances. Je ne suis satisfait d'un billet que dans le contexte global du blog. Je pensais faire mes gammes, je dessinais déjà le cadre. N'est-ce pas ainsi que tout commence ? La passion précède la maîtrise. L'expérimentation s'organise et cette prise de conscience m'ouvre de nouvelles perspectives. En découvrant son plaisir, on reconnaît son chemin. J'ignore, à cet instant, comment faire évoluer ce travail de fourmi.
Je rêve toujours d'inventer une musique inouïe, de tourner un nouveau film, d'imaginer de nouvelles installations d'art contemporain et bien d'autres élucubrations que la marée déposera sur le sable. Mais je tiens ici une forme qui me convient, qui fonctionne en autodiscipline, qui m'amuse et m'excite sans faillir, jour après jour.