Françoise m’a offert un tableau merveilleux d’Aldo Sperber. Sous la vitre d'un cadre épais, une planche scolaire de petits dessins en couleur sous-titrés en espagnol est découpée en son centre pour y insérer une photo de jambes qui dépassent d’une poubelle. J’imagine que la personne qui a les jambes en l’air le dos au mur derrière une grille cherche avec entrain comment poursuivre son œuvre. Le soir n’est pas encore tombé.
Les vignettes représentent un scorpion, musicien, tambour, petit diable, mon étoile, mon cœur, le web, black, perroquet et une crevette. La mort y est décapitée et le soleil loupe son rendez-vous avec la lune, mais la dame, à l’abri d’un arbre et armée de flèches, préfère la fréquentation du diablotin à celle du courageux ou de l’ivrogne…


Mon interprétation enfantine ne vaut que pour un jour. Le cadre profond trône à côté des huit boîtes de sardines des Mouettes d’Armor qu’Elsa m’a rapportées de L’île-Tudy. Chacune a son parfum, je n’ose pas les entamer tant elles forment un remarquable ensemble avec le vase en ampoules électriques d’Aldo et le tableau dont j’ignore s’il porte un nom.