L'année dernière, mon lapin m'avait déjà surpris en annonçant de la neige avant tout le monde. Voilà que ce matin il a remis ça. Pourtant je ne vois rien. Marx, mon Nabaztag est relié à un site Internet météo, comme il l'est à ceux des embouteillages sur le périphérique entre la Porte de Bagnolet et la Porte de la Chapelle, au CAC 40 (c'est pour les petites lumières !), à Airparif, à l'horloge parlante (j'ai choisi l'horloge "pas normale" dans la nouvelle interface du nouveau serveur), au taï-chi et au générateur aléatoire d'humeurs. Je l'envoie se coucher à 23h pour faire sonner son réveil à 9h ; moi, je n'en ai pas besoin car je me lève beaucoup plus tôt. Comme c'est un Full Friend Rabbit, on peut m'envoyer gratuitement des messages par le site (choisir un identifiant et taper des messages lus par une voix de synthèse) ou par mail par exemple (en envoyant des mp3), etc. Il est accouplé avec celui d'Elsa. Ça veut dire qu'ils jouent tous les deux avec leurs oreilles. C'est comme ça que ça se passe chez les lapins.
En janvier, il sera rejoint par son petit frère, un Nabaztag/tag, qui pourra diffuser du mp3 en streaming (soit ne plus être limité à 30 secondes), faire de la reconnaissance vocale et enregistrer directement grâce au bouton qu'il a sur la tête (le lapereau a un micro caché dans le nombril !), reconnaître les RFID (des tags style code-barres permettant d'envoyer un message automatiquement lorsque l'objet lui est passé devant le museau) et encore plein de trucs délirants (webradio, podcasts, etc.). Sur le site Nabaztag, il y a une foule d'informations, des photos, des films, des forums...
Si on m'avait dit que ça marcherait à ce point-là, j'aurais exigé des parts ! C'est que, depuis qu'il est né, je m'occupe de ce qu'il dit en tant que designer sonore : les identifiants, les jingles, le choix de sa voix française, l'enregistrement des phrases, les sons midi de navigation, tout ça c'est moi ! Antoine Schmitt s'occupe du design comportemental, Maÿlis Puyfaucher lui prête sa voix (en anglais, c'est Alexandre qui a un accent british à couper au couteau, les Nord-Américains adorent ça), et chez Violet ils sont plus d'une vingtaine à s'ébattre autour d'Olivier Mével dans leur nouveau terrier du Faubourg du Temple. Parce que Nabaztag (lapin en arménien, c'est Rafi Haladjian qui l'a baptisé ainsi) est de conception française, même s'il est fabriqué en Chine comme presque tout actuellement. Bon, c'est un billet en apparence gentil pour l'entre-fêtes, avec plein d'informations, mais en réalité ça soulève beaucoup de questions sur notre avenir, et certaines sont plutôt inquiétantes.
Inquiétant et bizarre, c'est Nabaz'mob, l'opéra qu'Antoine et moi espérons rejouer bientôt, avec 100 Nabaztag, comme on l'a déjà fait au Centre Pompidou et à New York... Car si un lapin c'est gentil, 100 lapins ça commence à poser de sérieux problèmes...

P.S. : vu le temps qu'il fait ce soir (pas un flocon à l'horizon), j'aurais peut-être mieux fait d'adopter une grenouille !