Pas d'eau chaude. On est peu de chose. J'ai oublié de remplir la cuve à mazout. La température chute très vite. Le prix du fuel, lui, se maintient, tout en haut. Mais il reste des à-pics avant les cimes. Le prix du baril fait froid dans le dos. Les compagnies pétrolières et l'État se sucrent au passage, main dans la main. Normal que cela ne marche pas, le sucre et le pétrole ne feront jamais bon ménage. Tous n'ont pas été convoqués par le juge. On en a sacrifié quelques uns sur l'autel de la respectabilité, épargné d'autres au nom de la raison d'état. Mais 2000 euros pour 5 mois de chauffage, c'est costaud. Combien faut-il que je produise de bruits bizarres pour faire marcher la chaudière ? Combien de morceaux ? De musique, pas du sucre !
Je peux tenter de panacher. Pour le concert du 3 mai avec Étienne Brunet, Éric Échampard et Nicolas Clauss au Triton, 9 jours au chaud. Pour une conférence sur le rapport du son et de l'image à la Sorbonne, seulement une semaine. L'enregistrement de la voix italienne de Nabaztag, je suis couvert. Diriger l'atelier Jazz Électro avec les élèves des conservatoires, presque autant. Je fais des comptes absurdes. Il faut bien 400 fichiers son pour combler le vide ou 5 pièces faciles. De musique, pas d'habitation ! Il faudra que je refasse tous les calculs après être allé faire les courses et lorsque les factures tomberont dans la boîte aux lettres. Elle ne se remplit pas aussi vite que la poubelle, mais si l'on ne relève pas le courrier elle déborde. Ce n'est pas comme la cuve à mazout qui se vide toute seule...