Il est des images qui circulent sur le Web dont on reçoit un nombre invraisemblable de copies par le courrier. Elles sont souvent drôles, du moins elles y aspirent, parfois terribles ou simplement intéressantes. Leurs auteurs disparaissent happés par le mouvement populaire qui s'en empare. Sont-ce des amateurs anonymes ou des professionnels en titre spoliés de leurs droits ? Chacun les recopie sans se poser cette question, comme si cela faisait partie d'un nouveau patrimoine commun à tous. Leur circulation est-elle plus importante que leur protection ? Quoi qu'il en soit, un homme ou une femme est passé par là, il ou elle a eu l'œil. Le civil qui s'adresse aux crs est-il un inspecteur en civil ou un badaud qui les prend à partie ? Les barrières sont-elles des vestiges du plan vigie pirate ? Il y a des qui provisoires qui durent...
Retour aux uniformes blasonnés sous leurs calots étriqués. On imagine d'abord que c'est l'image de "la France d'après" que rêve un Sarkozy. Mais l'appareil à prendre des photos du futur n'existe pas encore. C'est donc notre actualité qui est ici cadrée, et l'imagination sollicitée risque de multiplier les petits soldats du capital à foison en les affublant de matraques et de fusils mitrailleurs. Si je n'ai jamais été dupe d'aucune victoire dite socialiste, je me souviens pourtant qu'après le 10 mai 1981 l'air était plus pur parce qu'il y avait soudain moins de flics dans les rues de Paris. La peine de mort abrogée ne revint plus, mais l'arrogance, le sentiment d'impunité, l'iniquité devant la couleur des citoyens, la brutalité sont progressivement revenus, contrôles, expulsions, bavures, mensonges, amplifiés par les encouragements de caractériels au discours sécuritaire. Qu'elle est belle la France d'aujourd'hui ! L'État donne l'exemple. Sa violence se propage dans les quartiers. Imaginer la France d'après ? A-t-on encore le choix ?