Reprise de notre opéra pour 100 lapins communicants aujourd'hui (pour les V.I.P. du Festival Scopitone) et demain jeudi Salle Paul Fort. On nous dit que c'est complet depuis plusieurs jours ! Francis Marmande nous annonce que Nabaz'mob sera dans Le Monde de ce soir. Les deux malles en métal contenant chacune cinquante bestioles sont déjà à Nantes. Nous devons chaque fois inventer une nouvelle manière de sonoriser, car il est rare de trouver sur place un système homogène d'amplification pour les cent petits ventres dont la puissance individuelle est à peu près égale à celle d'une boîte à musique acoustique. Plus il y a de micros mieux c'est, à condition qu'ils ne soient pas apparents pour ne pas gâcher le spectacle chorégraphique des oreilles et des leds colorées programmé par Antoine. Des PZM ou des micro-cravates peuvent faire l'affaire, et si les Nabaztag sont disposés sur des gradins nous pouvons éventuellement ajouter quelques pieds à l'arrière, mais il est impossible de dépasser les vingt-quatre voies de la plupart des tables de mixage mises à notre disposition. L'emplacement des haut-parleurs et l'acoustique de la salle sont des variables avec lesquelles il faut également composer.
Lorsque les lumières du théâtre s'éteignent et que retentit la première note cristalline, le public fait silence et tend l'oreille. Ces cent petits êtres qui essaient de jouer tous ensemble la même partition sans ne jamais pouvoir y arriver sont très émouvants. La parabole est cruelle. Les robots, obéissant à des règles dictées par des humains, n'échappent pas aux lois de l'imperfection : errare humanum est. C'est ce qui fait leur charme.