Karlheinz Stockhausen ne fera plus de bruit
Par Jean-Jacques Birgé, samedi 8 décembre 2007 à 09:24 :: Musique :: #756 :: rss
Après John Cage, Luciano Berio et György Ligeti, un des grands compositeurs de la seconde partie du XXe siècle s'est éteint mercredi à l'âge de 79 ans. Après plusieurs Études pour musique électronique, il écrit Gesang der Junglinge en 1956 pour cinq groupes de haut-parleurs entourant le public. Il y pousse le sérialisme de Webern a son paroxysme, l'appliquant à la durée, au timbre et à la dynamique des sons électroniques et des voix. On reconnaît son influence sur toute la techno allemande. Momente et Hymnen marquèrent mes premières années, mais nous nous insurgeâmes devant Aus den sieben Tagen qui exploitait les interprètes improvisateurs de façon éhontée. La partition indiquait "fais voile vers le soleil" et Stockhausen signait l'œuvre. On retrouve ce genre de pratique chez Heiner Goebbels qui fait improviser des musiciens pendant des semaines, note ce qu'il préfère et refait jouer à ces mêmes improvisateurs leur musique qu'il a figée. Imaginez le supplice et la rancœur. Karheinz Stockhausen intégrait la subjectivité de l'interprète dans ses recherches sur l'aléatoire. Ses pièces pour orchestre, parfois agrémentées de projections lumineuses, étaient gigantesques, sa maîtrise du "temps-espace" renversante.
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