Après un conseil d'administration aussi épique que d'habitude, soit confus, exténuant, constructif et stimulant (un foutoir du diable, mais on n'a pas le temps de s'y embêter !), les Allumés du Jazz présentaient hier soir leur troisième soirée des Solos, cette fois en Avignon, organisée par l'Ajmi.
Les huit musiciens se succèdent sur la scène de la Manutention, dressant un portrait on ne peut plus éclectique du rassemblement de labels indépendants que forme l'association. Trois guitaristes (Laurent Thillier totalement décalé en planeur de lounge, Patrice Soletti et Olivier Benoit en chirurgiens suspendus, penchés sur leurs cordes sensibles), deux saxophonistes (Étienne Brunet passant librement de la cornemuse à l'alto et Jean-Luc Guionnet explorateur au long souffle), trois pianistes (Marc Sarrazy usant de leitmotivs cinématographiques, Nusch Werchowska opérant sur la table d'harmonie et René Bottlang concluant la soirée par une pop à la Monk des plus excitantes), cela fait huit ! La neuvième soliste n'est autre que la cité des papes que nous n'aurons le temps d'apercevoir qu'un instant tandis que le soleil couchant caresse ses historiques moellons.
L'ordre de passage concocté par Jean-Paul Ricard faisait ressortir la spécificité de chacun, composant un menu dégustation surprenant et accompagnant parfaitement le lancement décentralisé du vingt-et-unième numéro du Journal des Allumés. Dix huit mille exemplaires distribués gratuitement, pleins d'entretiens, d'enquêtes, de billets d'humeur, de chroniques de dvd et de polars, et livrables dans votre boîte aux lettres sous réserve que vous vous abonniez en vous rendant sur le site des ADJ.