Si Kung-Fu Panda est nullissime, juste bon pour des garçonnets attardés, Wall-e est une grosse déception venant des créateurs du Monde de Némo, le petit poisson malin. Comment la presse peut-elle faire sa une d'un truc aussi fadasse sans être achetée par ses annonceurs ? Qu'on me comprenne, ceux qui ont adoré le lénifiant E.T. y trouveront leur bonheur, les autres se lasseront vite des clins d'œil référentiels (rien que dans la bande-annonce, ça pullule, alors imaginez un long-métrage sur ce modèle !), du sirop symphonique (noyant les effets sonores dont les quotidiens se sont abondamment fait l'écho, et puis, un peu de modulateur en anneau et de vocodeur sur les voix, ce n'est pas la mer à boire, cling clong rrrrek), des minauderies du couple de robots anthropomorphiques (ça nous ferait vomir sur les sentiments amoureux, tant c'est saturé de sucre mielleux), des éternels plans de New York détruit (dans les films américains, c'est toujours le symbole de la Terre, quelle imagination !), de la répétition des scènes robotiques autrement moins visionnaires que chez Chaplin... Techniquement, c'est bien fait, mais la morale de l'histoire est bien con-con. Les humains obèses et impotents reviennent coloniser la planète puisque les plantes vertes y ont retrouvé leur oxygène. Ah, ça finit bien ? Alors allons-y, on peut tout casser, ça repousse !
Heureusement que Presto, le court-métrage Pixar qui précède cette duperie, m'a fait rigoler. C'est l'histoire d'un petit lapin qui refuse de jouer le jeu de son maître illusionniste tant qu'il n'aura pas croqué sa carotte. Comme dans Hellzapoppin, les catastrophes enthousiasment le public. Ça ne va pas loin, mais au moins la destruction ne nécessite pas de caution morale. La régression est explicite.