Pour celles ou ceux qui l'ignorent encore, Franz a beaucoup d'humour. Tandis que je venais de répondre par courriel à ma fille enfin localisée sur une des centaines d'îles d'un gigantesque archipel ensoleillé, ma ligne Free a soudainement sauté, la FreeBox affichant sobrement son fatal chenillard. Ni une ni deux, après une heure d'une patience toute relative, je compose le numéro de la Hotline. Un "technicien" me donne celui d'un collègue "local" censé passer sur place dans les deux heures qui suivent. Je rêve. Évidemment. Ce serait trop beau : le nouveau numéro est saturé. En désespoir de cause, je tente le tchat de l'Assistance Free. Saturé également. J'envoie un mail à tous zazars. Ces manipulations sont accessibles grâce à la FreeBox de Françoise que je squatte sans scrupules. Travaillant tous les deux avec Internet, nous avons eu la prudence de doubler notre abonnement.
J'arrive enfin à joindre une conseillère qui me demande d'interchanger les deux machines pour identifier la panne, appareil ou réseau ? La manipulation semble indiquer que c'est la ligne qui hait défèque tueuse ! Chaque machine est associée à un numéro, donc irremplaçable, mais permettant tout de même de faire quelques tests. Je rappelle donc, puisque j'ai dû raccrocher pour tout débrancher et rebrancher. Réseau saturé, rappelez ultérieurement. Je réitère l'opération sauvetage et chaque fois l'automate me fait tout un laïus et me réclame de taper mes identifiants avant de m'envoyer paître. Est-il possible que l'opérateur souhaite me les faire apprendre par cœur ?
Eurêka ! Après plusieurs tentatives, j'ai en ligne une nouvelle conseillère qui me demande pour la troisième fois tout un paquet de renseignements que Free a déjà. C'est avec les 34 centimes par minute de la Hotline que Free se rattrape sur les abonnements bon marché. Cette saga m'amuserait moins si nous n'avions une seconde ligne qui fonctionne. Le rendez-vous est pris pour dans treize jours, ce qui diffère légèrement des deux heures précédemment annoncées. Je note que les salariées de l'entreprise sont solidaires de leur employeur qu'elles défendent contre mon persiflage longuement rôdé à ce genre de gymnastique.
Je ne résiste pas à rappeler que depuis plus de vingt ans où nous dépendons des ordinateurs et des satellites qui les entourent leur fiabilité est un élément toujours aussi peu domestiqué. Les constructeurs de matériel, les éditeurs de logiciels, les fournisseurs d'accès n'ont aucune morale, puisqu'ils commercialisent des marchandises et des services qui ne sont que rarement, ou éphémèrement, au point. Les consommateurs leur avancent systématiquement les frais de finition, mais comme le décalage se poursuit et que le résultat est aussi fragile, l'arnaque est patente, assumée et acceptée. Imaginez que les constructeurs automobiles ou les laboratoires pharmaceutiques fassent de même (argh, mes exemples sont très mauvais, me voilà obligé d'aborder prochainement le sujet) ! En définitive, ce n'est pas si grave, puisqu'ici il n'y a pas mort d'homme et que la connexion est revenue en fin de journée... La menace d'en parler ici y est peut-être pour quelque chose. Le coup du journaliste marche une fois sur deux ! Le soir, j'ai tenté d'annuler le rendez-vous, mais après dix minutes d'attente, le sempiternel message de saturation de la Hotline m'a raccroché au nez. Demain je réessaierai et cela me coûtera encore 0,34 € la minute...