En prévision de la conférence du 22 janvier prochain organisée par les Designers Interactifs à l'ENSCI en compagnie de Nicolas Misdariis et Roland Cahen, j'ai répondu aux questions de Xavier Collet qui introduit ainsi les neuf chapitres de notre entretien que j'ai découvert hier grâce à un mail d'avertissement automatique de Google :
"Nous vous proposons de découvrir aujourd’hui l’interview de Jean-Jacques Birgé, designer sonore, compositeur, cinéaste et également pionnier de la création “multimédia”. L’épaisseur du personnage a influencé la forme de cette entrevue. Nous devions parler design sonore et médias interactifs, mais chez Jean-Jacques Birgé, toute pratique artistique ou de design s’inscrit dans une démarche globale qui transcende les disciplines, les styles, les écoles, une démarche qui questionne la société, une démarche qui s’engage, s’affirme et qui est capable d’inventer sa propre place dans le monde.
Ainsi le format de l’interview est, comme la précédente, divisée en questions, car il fallait bien un cadre, mais celles-ci se prolongent dans des digressions, des anecdotes qui sont le témoignage d’une vie consacrée à l’art, au design et à la recherche d’une vérité personnelle. Une interview pleine de sincérité et d’humanité en ces temps Orwelliens de manipulation généralisée et de barbarie économique."
C'est amusant, Xavier Collet a souvent terminé les chapitres qu'il a découpés par l'un de mes éclats de rire. L'ensemble des neuf chapitres dure moins d'une heure, alors que mon intervention devra durer seulement quinze minutes avant de retrouver mes collègues autour d'une table ronde. Je l'ai donc structurée en trois parties de cinq minutes qui me laissent libre d'improviser. Après une très courte présentation autobiographique, je compte expliquer comment j’en suis arrivé au design sonore, à Nabaztag (c'est la commande) et aux choix qui s'y rapportent (voix féminine, charte sonore, identifiants de connexion…). Je commenterai ensuite une succession d’exemples sonores déjà montés entrecoupés de silences, espérant que l'enregistrement saura m'interrompre avec humour et à propos, le temps ramassé induisant un duel plus qu'un dialogue. Je crains trop les interventions figées où je m'endors comme tout un chacun, les projections illustratives type PowerPoint et les éternels ressassements. Le quart d'heure ne permettant pas la digression, j'envisage ma prestation comme un challenge scénique qui me fiche la trouille, ce qui est toujours de bonne augure, un juste équilibre entre la confiance et le risque. Je terminerai en évoquant Nabaz'mob, l’opéra pour 100 lapins avec en coda le petit film de la création avec Antoine Schmitt réalisé par Françoise Romand.

Photo © Aldo Sperber 2008