Les nouveaux lapins nous rendent chèvres à s'en arracher les poils qu'on a sur le caillou. Au bout d'une heure, soit trois cycles complets, les cent musiciens v.2 qui composent le second clapier se désynchronisent, mélangeant les mouvements de l'opéra dans une cacophonie absurde qui nous enchanterait si nous ne connaissions pas la partition originale. Antoine et Khaled ont testé le dispositif avec les routeurs habituels, mais les problèmes persistent. L'embouteillage d'informations wi-fi empêchant les Nabaztag de se connecter, ils rebootent au milieu de l'action. Il ne nous reste plus qu'à tout éteindre et repartir de zéro. Heureusement que nous jouons vendredi à Quimper avec le premier clapier qui, s'il se permet quelques incartades dans la joie et la bonne humeur, se tient tout de même à carreau. À clamer que nous travaillons sur l'ordre et le chaos, nous voilà pris à notre propre piège ! Nous avons donc encore quelques jours pour soigner l'épidémie puisque nous sommes censés installer la nouvelle marmaille aux Arts Décos lundi en huit pour l'inauguration qui se tiendra le 24 juin. Antoine doit donc continuer à faire des tests, changeant d'ordinateur, analysant les données, appelant à l'aide Sylvain Huet qui est à l'origine du code et Khaled Chaar, grand spécialiste de la communication lagomorphe.
Si le temps venait à manquer, nous aurions toujours la possibilité d'installer le clapier de v.1 qui a fait ses preuves à New York et St Médard-en-Jalles dans une configuration permanente. Aux États-Unis c'était en fait un ensemble acheté par Atari tandis qu'auparavant les lapins apportés par leurs propriétaires lors de la création au Centre Pompidou avaient essuyé brillamment les plâtres. Ceux avec lesquels nous voyageons régulièrement constituent déjà une troisième centaine et les v.2 qui nous font ces misères forment ainsi le quatrième ensemble que nous dirigeons ! Je blogue sur Nabaz'mob une fois de plus, car j'ai du mal à penser à autre chose, même si Pierre-Oscar m'envoie de bonnes nouvelles qui s'ajoutent à des perspectives musicales d'avenir extrêmement stimulantes. En attendant, je vais glisser mon bulletin dans l'urne, et ce malgré mes critiques virulentes à l'égard de la démocratie bourgeoise. Cette préoccupation n'est pas étrangère à notre opéra dont le sujet initial évoque justement les difficultés à vivre ensemble.