Après l'amas de Bigoudennes et celui de lapins, c'est une invasion de fourmis qui nous a occupés hier dimanche. Je n'ai pas compris pourquoi les plombs avaient sauté, mais après avoir reconnecté le disjoncteur j'ai dû grimper sur un tabouret pour remettre le four et le micro-ondes à l'heure. Et là, que vois-je ? Des centaines de fourmis qui s'agitent dans tous les sens, probablement paniquées par la lumière lorsque j'ouvre les portes du placard. Comme je soulève les ustensiles rangés là parce qu'on ne s'en sert pas souvent, je découvre des milliers d'œufs ou de larves. On dirait qu'ils ont un œil au bout de la queue. Chaque fourmi s'empare d'un cocon pour le déménager aussitôt. C'est la grande débandade. Je commets un massacre pour nettoyer l'étagère. Sur la photo, on sent s'approcher l'ombre menaçante des Doigts. J'ignore si je peux me fier à ce que j'ai appris dans les livres de Werber pendant nos trajets aériens. Je pense aux serres chaudes de Maeterlinck, le père de Pelléas et Mélisande. Le monde s'offre à moi tel une fleur de l'aube et se referme aussitôt en fânerie crépusculaire. Week-end champêtre !