Pour honorer mes engagements quotidiens je fais parfois des pieds et des mains. Il ne suffit pas d'écrire chaque jour un article, il faut souvent répondre aux courriels et aux commentaires qui s'y rapportent, et ce sur tout le corpus du blog, sans parler de l'imposante correspondance qui n'y a pas trait et, petit détail de taille, continuer à faire mon travail qui est celui de compositeur ou plus généralement d'artiste, puisque je le fais.
Avant de ranger les courses japonaises que j'ai rapportées de chez Kioko, 46 rue des Petits-Champs dans le 2ème, je saisis mon appareil photo, je pousse le grill pain, et clic-clac merci la gnaque ! Depuis le magasin, j'appelle Sacha qui me rappelle le nom de la sauce de soja au cédrat, c'est le Yuzu (prononcer youzou). J'en profite pour acheter de la pâte et du jus de yuzu, agrume qui se conserve difficilement et pratiquement introuvable frais sous nos tropiques. Je ne dois d'ailleurs pas oublier d'avoir toujours un combava au frigidaire : quelques morceaux d'écorce suffisent à transmuter un plat. Impossible d'échapper à la vinaigrette à la Périlla de Nankin, ces feuilles dentelées, vertes et violacées, dont je raffole fraîches et que l'on appelle aussi Shiso. Quand je pense que j'en ai oublié un paquet entier façon kimchi dans le frigidaire de Séoul (voir billets d'octobre 2006) ça me rend malade ! Pour varier dans les couleurs, je choisis une autre vinaigrette, au sésame cette fois. Comme je suis courageux et que c'est en fin de journée, j'ajoute dans mon sac à dos de la sauce de soja sucrée, des feuilles de piment et de la pâte d'algues nori. C'est sublime en toasts apéritif, dans une omelette ou un œuf à la coque. Benoît achète là son nattō surgelé, mais pour le frais il faut que ce soit ma dernière halte avant de rentrer, ce qui n'était pas le cas, ni même un en-cas. En tout cas, faire provision de sauces est toujours une bonne idée parce que c'est un plaisir qui dure longtemps.

P.S. : erreur de traduction de l'importateur qui se prend les papilles dans les agrumes, Sacha me précise que le yuzu (hybride de mandarine sauvage et de Citrus ichangesis) n'est pas le cédrat (fruit du cédratier, Citrus medica). Le goût de la confiture de cédrat qu'il a rapportée de Corse lui aura mis la puce aux lèvres.