J'ai passé mon dimanche après-midi à regarder des épisodes de Fringe, science-fiction haletante, histoire de me changer les idées et de m'obliger à faire un break. Ce matin, j'enregistre plusieurs séquences dans la salle de bain : clapotis dans la baignoire, gouttes d'eau à différents débits, douche, gant de toilette, des ambiances très douces pour la partition que je compose pour la galerie d'exposition de Saint-Gobain dans le Marais, ayant précédemment appartenue à Claude Berri. C'est encore un pari un peu fou. Je dois écrire et enregistrer une petite demi-heure à diffuser en boucle permanente sans rendre folles les personnes qui travailleront là toute la semaine et ce jusqu'à ce que mort s'en suive... De la séquence ou du personnel ? Il est question d'accompagner les différents verres technologiques qui seront exposés en permanence en six thèmes et vingt-six variations. Le reste de la partition sera essentiellement réalisée avec des sons de synthèse. Chaque séquence a son style et sa couleur pour que l'on identifie chaque verre. Je commence à avoir une petite idée de comment cela doit sonner pour que chacun ait sa spécificité musicale en conservant l'aspect ambient de l'ensemble. C'est vraiment de la musique d'ameublement, mais elle doit faire sens et posséder un caractère original. J'y pense comme une œuvre malgré les fortes contraintes techniques et environnementales, plus excitantes qu'autre chose. Sonia et Valéry m'ont suggéré de composer deux pièces, l'une pour les démonstrations, plus fournie que la seconde que je compte fortement épurer pour créer une ambiance qui tournera presque tout le temps ! Il faut intégrer le silence musicalement, varier la longueur des séquences, empêcher que l'on identifie trop vite la chronologie pour éviter le sentiment oppressant de la boucle... Je dois absolument considérer la permanence comme un plus, une amélioration des conditions de travail. Dans des cas comme celui-ci je tente de me mettre dans la peau des auditeurs qui travailleront dans ce nouvel espace.