On ne peut jamais s'endormir sur ses lauriers, ni réussir à tous les coups. Il faut toujours compter avec le droit à l'erreur, prise de risque indispensable pour continuer à avancer. L'échec et la déception font partie de la dynamique. Il nous arrive de juger sévèrement un artiste qui nous a jusqu'ici emballés, ou de lui pardonner son ratage. Dans cette profession les fautes ne sont pas mortelles, même si elles sont douloureuses. Il faudrait, par exemple, savoir accorder la même indulgence aux thérapeutes ! Hier soir, nous n'avons pas compris comment Robert Lepage avait pu se planter à ce point avec Le dragon bleu, une intrigue cliché dans une scénographie répétitive avec des comédiens désinvestis. Nous avions adoré Le projet Andersen au même Théâtre de Chaillot ou La face cachée de la lune, un des meilleurs films de ces dernières années, mais sa mise en scène du Cirque du Soleil nous avait déjà déçus. L'idée de découper la scène en vignettes de bande dessinée est sympa, la coupe de la maison de poupée permettant des changements rapides où ne subsiste plus que la virtuosité des disparitions et des apparitions ; le système lasse à la longue.
Me revoilà en train de dégommer au lieu d'encenser. Zut ! Je ne choisis pas. J'aurais préféré évoquer l'excellente après-midi passée avec Olivier Mével et Marc Chareyron venus me raconter le nouveau projet d'objet communicant auquel Antoine et moi participons, mais c'est top secret. Me voilà bien ! J'ai commencé à carburer, à imaginer, à rêver. Le brainstorming permet de dire n'importe quoi. Se donner le droit à l'erreur. Nabaztag est un succès, là où le Mir:ror souffrait de fatales maladresses. Nous repartons pour de nouvelles et excitantes aventures...

N.B. : l'illustration est une suggestion de Nicolas. Je fais rarement exprès, mais des liens inconscients relient souvent les images qui se succèdent sur mon blog !