Directive européenne aidant, les fabricants sont tenus de conserver leurs pièces détachées pendant cinq ans. Passé ce délai légal, la maintenance ne sera plus assurée. Il est donc vivement conseillé aux propriétaires de magnétophones à bandes et DAT de faire des reports numériques en attendant la dématérialisation des supports comme le souhaite Microsoft. Tout sera stocké sur quelques énormes serveurs dans le monde et nous irons chercher nos biens au gré de nos besoins grâce à la connexion à très haut débit qui nous y reliera. Tout cela est bien fragile et on comprend de mieux en mieux le trou de mémoire que risque de présenter notre époque dans l'histoire de l'humanité. J'ai deux Revox et un Teac qui rendent l'âme, deux DAT qui font des bruits bizarres au rembobinage et divers autres supports de stockage qui ne sont plus en usage. Quelques laboratoires conservent des machines en état, mais je me vois mal leur confier la numérisation de centaines d'heures d'archives. De plus, à terme leurs machines risquent de rencontrer le même problème, la pénurie de pièces de rechange. Que faire ? D'abord numériser à tour de bras toutes affaires cessantes si votre machine est encore en état. Sinon, croiser les doigts en attendant qu'un bidouilleur trouve les pièces sur Internet, comme je l'ai fait récemment sur eBay pour la pile d'un de mes synthétiseurs arrivée des États-Unis quand tout espoir semblait perdu. Méfions-nous également des nouveaux espaces de stockage. Faire une copie de ses disques durs, dvd-r et cd-r car les uns comme les autres ont une vie extrêmement limitée en comparaison des supports analogiques, contrairement à ce qu'on nous a raconté à l'avènement du numérique. En plus, je dois refaire les collures au fur et à mesure des copies. Quelle angoisse ! J'en deviendrais bègue. Je finis par avoir du mal à trouver mes mots pour écrire, comme si les touches sautaient dans le vid au fur et à msur que j tap sur mon clav