Troisième contribution de Stéphane Ollivier à la collection "Découverte des musiciens" chez Gallimard-Jeunesse (16 euros, pour les 6-10 ans), son Django Reinhardt rend merveilleusement l'énergie du génial guitariste. Ayant déjà relaté le superbe travail sur Louis Armstrong avec les mêmes illustrateur Rémi Courgeon et narrateur Lemmy Constantine, je ne peux que réitérer mes louanges. Le petit livre de 32 pages est découpé en 11 tableaux, agrémenté de photographies historiques et accompagné d'un CD de 35 minutes où la musique produit de drôles d'impatiences dans les jambes. Les morceaux choisis accompagnent avec à propos l'étonnante saga de cette énigme de l'histoire de la musique qui enchante la jeunesse d'aujourd'hui comme elle fit tourner la tête de nos aïeux, vingt ans d'enregistrements de 1933 à 1953 que la narration n'occulte jamais. J'écoute avec ravissement les musiciens avec qui Bernard a joué dans ses jeunes années et qu'il évoque dans des entretiens encore jamais publiés, Stéphane Grapelli, Hubert Rostaing, Alix Combelle, Maurice Vander, Pierre Michelot et bien sûr Django lui-même. Le disque se conclut sur Night & Day et Nuages enregistrés à la guitare électrique le 10 mars 1953, marquant un tournant bouleversant de modernité deux mois avant la mort de celui qui incarne pour toujours le jazz manouche, tant imité ces temps derniers dans la chanson française et jamais égalé, même en y mettant tous les doigts. En fouinant, on peut trouver le coffret de 25 CD Manoir de ses rêves édité par Harmonia Mundi pour moins de 50 euros.