Journée off pour les lapins hier lundi. Après le déjeuner au Rivoli, Atom nous conduit à son studio où sont accumulés tous ses trésors. La transcription pour guitare qu'il a lui-même réalisée d'une pièce de John Cage, dédicacée par le compositeur, à la même époque où je le rencontrai à l'Ircam, période Roaratorio dont nous sommes fans tous les deux. Une lettre de Hanecke questionnant la technique vidéo utilisée par Atom. Des affiches. Des photos. Un film 35mm représentant une séance de montage tourne en synchrone sur son ancienne table de montage Steinbeck double bande.


Cette installation "domestique" me rappelle sa merveilleuse exposition Hors d'usage réalisée à Montréal en 2002. Des Québecois prêtèrent leurs vieux magnétophones à bande des années 50 et 60 et racontèrent la dernière fois qu'ils s'en étaient servis. Leurs mains manipulant les bobines sont projetées sur un plexiglas incliné donnant l'impression d'une image fantôme au-dessus des appareils. C'est extrêmement émouvant. Je lui raconte l'histoire de mon premier Radiola en 1963, à l'origine de ma vocation. Atom nous montre d'autres restes de ses installations dont celle où figure une immense boucle de film celluloïd qui circule comme des lianes dans un grand hangar obscur.
Il nous dépose au Community Bicycle Network où nous louons deux vélos jaunes comme nous l'a suggéré Françoise avant le départ. Depuis sa dernière visite, l'un de ces engins porte d'ailleurs son nom ! Le rétro-pédalage pour freiner ce n'est pas top, mais on s'y fait. Décidément nous adoptons Toronto avec une facilité déconcertante, à moins que ce ne soit le contraire ?
Nous aurons réussi à croiser Kay qui s'envole demain pour atterrir chez nous à Bagnolet. Alex et Eric, pas revus depuis notre safari thaï à dos d'éléphants, nous rejoignent pour dîner dans son "funky neighbourhood". L'annonce de la découverte (ou de la cachoterie) des mines de lithium et autres métaux précieux en Afghanistan ne manque pas d'alimenter notre discussion. Le retour à bicyclette a un goût de fraîcheur et de liberté.
De mardi midi à jeudi 18 heures, deux représentations par jour de Nabaz'mob remplacent l'installation en boucle qui recommencera vendredi jusqu'à dimanche soir.