J'ai passé la matinée à découper des sons en rondelles. Comme d'habitude, j'enregistre tous les instruments dans la foulée, en une seule prise, et je les traite ensuite un par un. Par la fenêtre du studio je vois Annie porter la dernière touche à la peinture du jardin. En prolongeant l'orange sur les bacs à fleurs et les contre-marches de la terrasse, elle a donné du volume à la façade en l'intégrant à l'ensemble. Dommage qu'il n'y ait plus de peinture verte pour le retour à angle droit, car elle se marie parfaitement avec la couleur des bambous. Sur la photo, derrière moi, et à ma gauche... Donc on ne voit rien. Nous envisageons maintenant de rénover les fenêtres du second étage en rouge vif. Annie a également effacé les tags de l'allée avec trois couches d'orange. L'après-midi nous refaisons le monde, ou plutôt nous nous demandons comment nous y prendre. Devons-nous jouer les zorros et rétablir la vérité ou laisser pisser le mérinos ? Dans ces cas-là mon père disait : "Occupe-toi du chapeau de la gamine et laisse flotter le ruban !" Il semble que l'avenir soit plus séduisant si l'on se fiche de la mesquinerie. En termes de corrections j'obtempère. Pourtant je me dis que parfois une bonne correction... Cela ne fait rien. Il fait beau. Le soleil cède sa place à la pleine lune. Demain c'est grève générale. Nous sommes déjà en route pour de nouvelles aventures. Colorées, comme il se doit !