Atlanta
À Bangkok l'Atlanta est une relique des années 50. Caroline nous l'a indiqué pour sa décoration préservée dans son jus en précisant que les chambres étaient spartiates. Si l'hôtel inspire un voyage dans le temps aux effluves colonialistes britanniques, jamais la Thaïlande ne dut subir les invasions que connurent ses voisins, Birmanie d'un côté, Indochine de l'autre. Dans le hall, dans les couloirs, partout sont accrochés des panneaux explicatifs affirmant les règles conservatrices strictes qui régissent l'établissement. Difficile de savoir au premier abord si c'est du lard ou du cochon, composante primordiale de l'humour anglais. Les articles interminables sont probablement d'époque et ne peuvent tous s'appliquer sérieusement aujourd'hui, même si tous les clients de l'hôtel les respectent. Une petite visite sur le site de l'Atlanta Hotel est éloquente !

Atlanta
Situé au fond de la Soi Song (rue 2) qui donne sur le boulevard Sukhumvit, la pancarte au-dessus de l'entrée annonce "This is the place you are looking for, if you know it. If you don't, you'll never find it" (C'est bien l'endroit que vous cherchez, si vous le connaissez. Sinon, vous ne le trouverez jamais). Une autre invite les touristes sexuels qui abondent dans la rue parallèle et les défoncés à passer leur chemin. La loi Thaï interdit à un étranger de posséder la terre, mais il peut construire ou acheter une maison pour un bail de maximum 90 ans, Land Code typiquement british. Résider là donne un parfum mystérieux à son séjour, un charme très Agatha Christie, qui tranche d'avec la fourmilière de la ville. Il y a surtout une atmosphère de déliquescence, comme si on tentait de maintenir des usages d'un ancien temps sans n'en avoir plus les moyens. C'est charmant. Évidemment les chambres sont vétustes, mais propres. Les literies auraient besoin de retrouver une raideur bénéfique aux colonnes vertébrales, mais les chambres sont immenses. Le carrelage, les boiseries et les salles de bain sont d'époque. Certains préféreront réserver une chambre dans un hôtel plus moderne et plus cher sur le site agoda.com, la meilleure adresse de bonnes affaires en Asie.

Atlanta
Un des atouts de l'Atlanta est sa très grande piscine (avec rochers d'où je retrouve le goût de plonger) où nous allions prendre chaque matin le petit-déjeuner. Le restaurant Ah! est très bon et l'on peut commander à toute heure boissons fraîches ou repas lorsque l'on se prélasse en chaise longue ou hamac devant un petit jardin tropical où patauge une foule d'énormes tortues d'eau. La déco de la piscine est aussi étonnante que le reste de l'hôtel, ici plus dans le style des années 50 que dans celui des années 20 et 30 qui inspira l'architecte d'intérieur. De larges douches recrachent l'eau dans le bassin, système astucieux qui camoufle acoustiquement le vacarme de la bretelle d'autoroute qui passe juste derrière le mur, après l'antique voie ferrée. Lorsque la jet-set des débuts venaient dîner en smoking et tenue de soirée, seul un champ occupait l'espace environnant.


Dans l'obscurité de l'impasse une famille fait la meilleure soupe que nous ayons goûtée en Thaïlande. Les autochtones qui font rarement la cuisine chez eux viennent chercher leur dîner dans des sacs en plastique transparent fermés par un élastique avant de réenfourcher leur scooter.