Le travail sur le Poème symphonique pour 100 vélos avance doucement, mais sûrement. Wolf Ka m'avait convié à Pigalle mardi aux premiers essais de nos vélib' à musique, soit le bol chantant et la senza, deux prototypes parmi la dizaine d'instruments originaux construits avec le luthier expérimental Sylvain Ravasse. N'ayant pas encore convaincu JC Decaux de nous prêter quelques montures nous devons œuvrer avec les moyens du bord, soit nos propres cartes d'abonnés. Évidemment avec le beau temps on ne trouve plus un vélib' à la ronde et il nous faut ruser pour en attraper deux et installer les dispositifs sur le moyeu. La senza fixée lames vers la roue, nous vissons des plectres sur les rayons pour actionner telle ou telle note, le rythme et la fréquence entre elles dépendant de leur position et de la vitesse du pédalage.


Nous roulons de concert pour tester le niveau sonore et l'harmonie. Le bol tibétain excité par une petite roue produit un son aigu continu qui se marie parfaitement au rythme de la senza. Il est étonnant de constater que les passants ne font nullement attention à nos facéties sonores. Le 18 juin à Villeurbanne nous présenterons un petit ensemble de dix vélos composé de senzas, cornemuses et percussions diverses avant de passer aux choses sérieuses, le temps de rassembler les coproducteurs nécessaires au projet complet. La chorégraphie et la composition musicale sont écrites de paire, car ici, en termes d'équilibre sonore et de structures musicales, l'espace est un facteur aussi déterminant que le temps. En attendant, ça roule !