L'autolag de la montagne à la plaine nous colla un coup de soleil comme si nous étions victimes d'un jetlag entre l'hiver et l'été. En quatre heures la chaleur et la couleur du ciel nous donnèrent l'impression d'avoir changé d'hémisphère. Nous plongeons nus dans la piscine. L'eau légèrement salée par le système d'assainissement glisse sur la peau comme une délicieuse caresse. C'est bon. Tout simplement. À l'annonce du soir les hirondelles entament une chorégraphie bruyante à vous coller le vertige. Un gras hérisson vient nous saluer tandis que les chats de faïence font connaissance. La propriétaire qui règne sur les lieux trouve un accord avec notre matou deux fois plus lourd qu'elle. Nos amis nous reçoivent comme des rois, mais dans la douceur du soir, rêvant d'un monde meilleur à partager, nous convenons une fois de plus que tout le monde n'a pas la chance d'avoir eu des parents communistes. Les nouvelles générations auront beaucoup plus de mal à vivre dans le confort et la sécurité, de ce qui autorise à envoyer tout balader ! Lorsque l'on part de rien, l'accès à la propriété est devenu inaccessible. Nous consommons notre bonheur égoïste, sachant comme nous avons eu chaud. Cette halte à Montpellier jouera le rôle d'un sas de décompression avant de reprendre la route vers La Ciotat.