Françoise a commencé à tourner le petit film qu'elle réalise sur les papierspeintres Ella et Pitr. Nous les avons rejoints en Arles où ils collaient de grands cadres incitant les passants à se photographier devant et à leur envoyer le résultat pour publication sur leur site. La vente des dessins, affiches ou pavés illustrés les autorise à continuer d'offrir leurs œuvres à la rue. Neuf cents personnes leur ont déjà répondu, photo à l'appui. Dans notre quartier le cadeau qu'il nous firent avait provoqué une rixe avec les sorcières qui habitent au fond de l'allée et qui avaient tout déchiré.


Ella et Pitr travaillent à l'avance sur les fins de rouleaux de papier journal récupérés dans des imprimeries. Un coup de balai à colle sur le mur dont les anfractuosités donnent du relief à leurs personnages, un second coup sur l'affiche, et le tour est joué. À chaque station leur fils Piel qui vient d'apprendre à faire pipi tout seul marque son territoire à l'instar de son papa lorsqu'il graphe clandestinement le métro de Naples ou les rues de Tokyo. La gentillesse du couple d'artistes incite les badauds à discuter avec eux lorsqu'ils les croisent...