Devant scanner une tripotée de diapositives pour mon prochain roman en couleurs j'ai finalement acheté le Plustek OpticFilm 7400 consacré à ce format. Le résultat est nettement plus précis qu'avec mon scanner habituel équipé de cette option. C'est également plus simple et plus rapide.
Réalisant mes tests avec une photographie du contrebassiste Alan Silva je la lui accroche sur son mur FaceBook. Nous étions le 3 août 1970 à la Fondation Maeght et il venait d'arriver des États Unis avec le Sun Ra Arkestra dans lequel il jouait du violon coincé entre les genoux. On l'aperçoit derrière le Maître, c'est ainsi que l'appelaient ses musiciens intergalactiques, dans la photo en bas à gauche. Mes clichés ne valent évidemment pas ceux de Philippe Gras qui était sur place avec Yasmina, la "black woman" chantée par Archie Shepp, qui remonta ensuite à Paris en auto-stop avec ma petite sœur, à leurs risques et périls puisqu'elles frôlèrent le viol sur l'autoroute du soleil. J'ai raconté ici comment nous avions été adoptés par l'Arkestra et comment j'avais été à l'origine des retrouvailles d'Alan Silva et Frank Wright, mais je ne me souvenais pas de ces photos ni des sculptures dans les jardins de la Fondation. J'arrive à reconnaître Nimrod Hunt et John Gilmore, difficilement les autres. Dans Le silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe, Daniel Caux a merveilleusement raconté les Nuits passées là-bas, avec Albert Ayler et La Monte Young... Mes images rendent pourtant bien la folie de Sun Ra et son pétillant carnaval.
Après ces tests j'ai donc commencé à scanner les diapositives de notre voyage aux USA en 1968. Chaque image est une surprise. Je n'étais pas très doué, mais l'ensemble constitue un extraordinaire révélateur qui fait sortir du noir la mémoire ensevelie sous des décennies de nouvelles aventures.