Les pieds de tomates s'écroulant sur eux-mêmes je me suis résolu à les arracher, mais, avant, j'ai cueilli tout ce qui était encore accroché. J'ai rempli un bol de tomates cerises vertes en pensant en faire un chutney comme l'an passé, sauf que j'ai laissé traîner le récipient sur le bar, affairé à d'autres besognes plus urgentes comme la rédaction de ce blog (!), la mise en sons de la montgolfière des Éditions Volumiques avec Sacha Gattino, le dépôt de la musique du film de Pierre Oscar Lévy composée avec Antonin-Tri Hoang et Vincent Segal, l'écriture de morceaux pour El Strøm, le texte pour le concours du Mucem, la numérisation du concert d'Odeia, le remplacement de la gaine de la cheminée, etc. Les petits fruits ont mûri au soleil qui traversait les vitres sans que je m'en aperçoive et je déguste ainsi la fin de ma production potagère à mi-décembre ! Quand on vous dit qu'il n'y a plus de saison, que la planète se réchauffe et qu'il n'y a pas que des mauvaises nouvelles, il faut le croire. Se faire de petits plaisirs de temps en temps aide à faire passer la pilule de la crise qui n'en est encore qu'à ses balbutiements alors que la majorité de la population fait comme si de rien n'était, abrutie par tant de mensonges médiatisés, lâche devant l'ampleur de la tâche, désespérante par son aveuglement à ne pas voir la catastrophe qui se profile, intégristes de tous bords de plus en plus vindicatifs, appels au meurtre, lois iniques, arrogance des puissants, destruction systématique des ressources tant culturelles que matérielles, misère aux proportions inimaginables, tout ce qu'il faut pour préparer une bonne guerre ou une révolution en chemises brunes, histoire de canaliser les désespoirs et de faire le ménage démographique, avant reconstruction éventuelle, excellente affaire si les profiteurs et les marchands de canons n'oubliaient les effets de bord qui atteindront leurs propres enfants. Ouf ! Passé cette petite alerte paranoïaque, je vais laisser fondre le sucre des petites tomates contre mon palais, princier !