Détestant les charrettes, je me suis juré de ne plus me mettre dans des galères, mais j'ai accepté de remplacer un ami sur un boulot dont l'ampleur et les délais se sont révélés inquiétants. Plus moyen même de me reposer, mon esprit continuant à chercher à régler les problèmes pendant mon court sommeil. Passé l'angoisse des premiers mètres, je réalise un dépouillement des sons à enregistrer, reportages, reconstitutions, sonothèque. Je barre les lignes au fur et à mesure, les nuages s'effacent petit à petit. Thibault m'accompagne pour les prises de son en ville. Je compose la musique du film pour me détendre, mais le client la trouve évidemment glauque, prenant en exemple des morceaux hyper-produits qui ont demandé des semaines à leurs auteurs ! Il faut tout reprendre. Le plus difficile sont les voix, précises, mais sans qu'on les comprenne. Il faut ensuite placer tout cela, le montage ne devant laisser aucun blanc, même si la musique recouvrira souvent les ambiances. Fabriquer les espaces avec des réverbérations variées, mixer. Pendant un moment je me demande si je pourrai prendre cinq minutes pour bloguer... Une fois parti, tout se met en place et je peux à nouveau admirer le ciel.