Aujourd'hui mardi a lieu la première présentation publique de La Machine à rêves de Leonardo da Vinci, application iPad gratuite. L'œuvre purement artistique et hautement interactive est réalisée avec Nicolas Clauss et produite par la Cité des Sciences et de l'Industrie. Cette troisième soirée *di*/zaïn organisée par les Designers Interactifs se déroule donc à 20h au Divan du Monde à Paris, mais uniquement sur inscription. J'ignore s'il reste de la place, mais l'évènement, gratuit, est très couru et la salle de 500 places est toujours pleine à craquer. Ce soir, présenteront également des projets liés à la thématique "Écritures" : Étienne Mineur, Sylvie Tissot, Djeff Regottaz, Frédéric Bourgeais, Cécile Portier, Camille Pène, Samuel Petit, David Meulemans, Camille Bloomfield.
Pour une fois je n'improviserai pas mon texte, ou du moins pas dans les grandes lignes, aussi vous le livre-je ici en primeur avec un long extrait du film qui sera projeté. Une démonstration en direct sur l'iPad nous aurait semblé moins explicite car le public est si nombreux qu'il serait difficile de voir mes doigts sur la tablette, et donc de comprendre la relation entre mes mouvements et la projection sur les grands écrans accrochés au Divan du Monde.
Que cela ne vous empêche pas de venir ! J'improvise toujours plus ou moins, et surtout il y a tous les autres intervenants. Soirée passionnante assurée ! Vous pouvez également suivre la soirée en direct depuis chez vous...

Avec Nicolas Clauss nous avons gagné un appel d’offres de la Cité des Sciences et de l’Industrie pour une application iPad en marge de l’exposition actuelle sur Léonard de Vinci. La demande était purement artistique, sans but pédagogique. Nous avons ainsi imaginé une MACHINE A RÊVES comme si on proposait à Leonardo de créer pour l’iPad. Nous nous sommes inspirés de son goût protéiforme tant pour les arts que pour les sciences. Le souhait étant de propulser sa cosmogonie au XXIe siècle. Leonardo était peintre certes, mais il s’intéressait autant à l’anatomie, à l’urbanisme, aux animaux, aux machines volantes, il a inventé un nombre incroyable d’instruments de musique, il composait, touchait à tout mais ne terminait jamais rien.
Nicolas Clauss a réalisé les images, je me suis occupé de la musique.

N.B.: demain mercredi à 19h, changement de pratique, Nicolas Clauss me rejoint à la Soirée Siggraph pour une présentation plus longue, cette fois tous les doigts en direct sur la tablette tactile. Entrée également gratuite et inscription tout aussi obligatoire. Au menu, SpirOps et à nouveau les fameuses Éditions Volumiques pour lesquelles Sacha Gattino et moi jouons les designers sonores. Cité des sciences et de l'industrie à la Porte de la Villette, dans le cadre des Rencontres Start Up et Recherche, Agora – Carrefour numérique (niveau – 1).



Le texte qui colle au film, ici sans fioritures, ci-dessous reproduit :

On commence par incliner les couvercles où sont inscrits l’aide et les crédits. On peut jouer avec. S’ouvre alors LA BOÎTE À SECRETS. Incliner la boîte pour faire tomber les petits papiers arrachés au nouveau codex. Les chocs sur les bords produisent des pizzicato. On touche les petits papiers. On les tient appuyés pour avoir des notes tenues. Et on peut y mettre tous les doigts sans problème. Le dernier échantillon qui tombe dans la fente oriente le choix du rêve.

L’univers de Nicolas Clauss se dévoile avec LE PROJECTEUR DE RÊVES. On mixe d’un doigt : le niveau de chaque instrument du quatuor à cordes est proportionnel à la surface de chacune des quatre images affichées. Chacune est composée d’une image fixe et d’une boucle vidéo. La cinquième image fixe occupe tout l’écran. Caressez le lentement ! C’est très sensuel ! Laissez-vous aller à la contemplation… On perturbe le rêve d’un double-tap, l’ambiance se transforme, à l’image comme au son. J’évite d’appuyer sur l’un des coins qui apparaissent lorsqu’une image est plein cadre si je ne veux pas basculer dans la dernière étape…

… LA RENAISSANCE DU PEINTRE. Ses outils sont le zoom avant et zoom arrière, la rotation, les déplacements horizontaux et verticaux, le double-tap. En déplaçant le doigt horizontalement je fais pivoter l’une des couches de l’image sur un axe, verticalement l’image est incurvée (générant, par dessus l’orchestre à cordes, des sons électroniques). Je peux effectuer une rotation avec deux doigts (la boîte à musique joue tant que je ne retire pas mes doigts). J’écarte les doigts ou je pince pour flouter (on entend des cris d’animaux). Avec un double-tap à l’intérieur du hublot, je change l’une des deux images fixes ; à l’extérieur, autour du hublot, c’est la vidéo qui change (et en même temps les boucles de cordes qui sont la base de l’orchestre). Le violoncelliste Vincent Segal joue également de l’arbalète, un prototype unique conçu par Bernard Vitet… Il y a un nombre incroyable de médias pour renouveler infiniment l’expérience et les émotions qu’elle suscite. Le bouton en haut à droite nous ramène aux petits papiers pour choisir un nouveau rêve.

Les brûlures indiquent les rêves déjà entrevus… Enfin, il serait injuste de ne pas citer le collectif Surletoit qui nous a permis de réaliser nos rêves, à savoir le développeur Nicolas Buquet, le graphiste Mikaël Cixous et surtout Sonia Cruchon qui a dirigé corps et âme notre petite équipe. Nous remercions particulièrement Yves de Ponsay et Claude Farge à la Cité des Sciences pour leur confiance. Ultime détail : l’application est gratuite !