Il n'arrêtait pas de neiger. À raison de quarante centimètres par jour nous risquions d'être submergés par les vagues blanches que le vent dessinait sur la poudreuse. Soufflant à soixante kilomètres à l'heure il faisait voler les flocons parallèlement à la pente. Sur les pistes on n'en était pas encore au jour blanc, mais on s'en rapprochait. Lorsqu'il est impossible de distinguer entre le ciel et la terre nombreux skieurs perdent l'équilibre et, ne serait-ce qu'à l'arrêt, s'écroulent sur eux-mêmes. Les luges nous permettent de rapporter les vivres jusqu'à la grange.


Deux jours plus tard il faisait très froid, mais le ciel était bleu. On s'enfonçait jusqu'à la taille. Et puis le soleil a fait fondre la neige qui dégringolait du toit en petites avalanches. Le blanc a de nouveau effacé le bleu. Il a gelé. La température est remontée.
J'aurai lu la Trilogie berlinoise de Philip Kerr (polar passionnant qui se déroule en 1936, 1938 et 1947, mis à part les poncifs éculés alcool et petites pépés), Tokyo de Mo Hayder (trop convenu si l'on connaît le massacre de Nankin et les perversions nippones), L'homme qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson (la bonne surprise, inventif et explosif), Une opérette à Ravensbrück de Germaine Tillion (qui valide la valse macabre dont j'ai écrit le texte pendant mon séjour en montagne).