Arles in Black. C'est bien le jour et la nuit au Théâtre antique lorsque des musiciens accompagnent les projections en direct ou si les montages photographiques ressemblent à des films de banc-titre. La musique vivante transforme la cérémonie en spectacle. Engager des improvisateurs capables de réagir au moindre mouvement des orateurs fait léviter l'amphithéâtre de pierre. Nous créons la surprise, indispensable au spectacle vivant. Tout le monde y gagne, sur tous les tableaux…


Hier soir la complicité entre le photographe Hiroshi Sugimoto et la harpiste Hélène Breschand permit au public de se plonger dans une œuvre originale où l'art conceptuel devenait tangible. La contemporanéité de la musicienne pinçant, frappant, frottant, électrisant son instrument était parfaitement en harmonie avec les halos de bougie, les ombres grises, les à-plat de couleur des polaroïds du maître japonais qui, loin d'être compassé maria l'humour et l'humilité à l'évocation de son parcours artistique. L'adéquation commentée, chacun, chacune à sa manière, sortait l'œuvre de sa vénération pour lui offrir l'évidence de l'immédiateté. La photographie, quel que soit le temps de pause, est un art de l'instantané.