À 82 ans Jean-Claude n'a perdu ni sa colère ni son humour. Il a placardé sa critique de notre démocratie totalitaire sur la porte de son camion avec lequel il sillonne les Bouches-du-Rhône. À La Ciotat c'était la première année qu'il n'y avait ni défilé du 1er mai ni autocar pour Marseille. Ils se sont réunis à sept sur le port pour fêter cela malgré l'apathie environnante. Militant communiste qui n'a pas baissé sa jeune garde, il a écrit "Élections européennes - Avec le traité de Lisbonne ils ont bafoué les NON (à la Constitution Européenne) des Français et des Néerlandais. Ils ont fait revoter 3 fois les Irlandais dont les deux premiers votes ne leur plaisaient pas ! Je ne m'abstiens pas... Je boycotte ! C'est ma façon de dire NON au IVème Reich." Cela ne l'empêche pas de regarder chaque soir le Journal de 20 heures qu'il appelle "la désinformation". La relève est bien timide. La plupart des jeunes gens se sont laissés avaler par la religion du Marché, leur petit confort, aussi pitoyable soit-il, est une sécurité, un rempart contre la liberté de penser et d'agir selon ses convictions. Ils ont oublié les leçons de l'Histoire. Les anciens sont pourtant là pour la leur raconter ou leur rappeler... Lorsque l'on est jeune il faut savoir capter leur héritage, mais les vieux à leur tour doivent apprendre de la jeunesse, surtout lorsqu'elle se rebelle et s'interroge. Il n'y a de salut que dans l'échange.