Les individus sujets à des perceptions considérées comme paranormales ont tendance à rejeter leurs dons médiumniques, assimilant leur hypersensibilité à un handicap pour avancer sereinement dans la vie. Certains s'en accommodent en choisissant un métier leur permettant de canaliser ce sixième sens, sciences cognitives, psychologie, carrières artistiques, etc. Quelques uns monnayent cette aptitude à utiliser une partie du cerveau que l'on sait majoritairement inexploré pour aider leurs congénères. Le symptôme de ces manifestations tient de l'intuition, mais en travaillant son psychisme il est possible d'aller beaucoup plus loin dans les méandres de la perception.
L'armée s'est toujours intéressée à ces possibilités et le film réalisé par Joseph Ruben en 1984 s'en inspire pour créer une œuvre tenant à la fois du thriller politique et de la science-fiction qui influencera évidemment Inception de Christopher Nolan. Dans Dreamscape des télépathes pénètrent dans les rêves d'individus victimes de violents cauchemars afin de combattre leurs angoisses. Comme toutes les recherches scientifiques l'expérience intéresse énormément les services secrets qui fomentent un complot contre un Président des États Unis décidé à stopper la guerre des étoiles en signant un pacte de non-prolifération des armes nucléaires. L'aventure menée par Dennis Quaid avec Max von Sydow et Kate Capshaw contre Christopher Plummer est une fantaisie savamment structurée avec effets psychédéliques à la clef, allusions délicieusement freudiennes et une belle composition musicale de Maurice Jarre à base de synthétiseur. Étrangement méconnu, Dreamscape nous interroge sur notre rapport à nos rêves. (DVD, Blu-Ray et VOD Carlotta)