Il pleut des cordes. Pizzicati des graines à l'intérieur d'un long cylindre en bois hérissé de chicanes tournées vers l'interieur façon vierge de fer. Cette analogie m'est soufflée par le souvenir d'une projection au Napoléon, avenue de la Grande Armée, lorsque j'avais 15 ans. C'était la première fois que mon père m'emmenait voir un film d'épouvante malgré l'interdiction aux mineurs. J'étais fasciné par la salle qui lançait des quolibets, faisait des bruits obscènes et riait à gorge déployée, et tout de même terrorisé par La chambre des tortures (The Pit and the Pendulum) de Roger Corman quand le sarcophage avec les pointes tournées vers l'intérieur se refermait sur la belle jeune fille. Nous y sommes souvent retournés le samedi à minuit. Accompagner mon père me faisait plus plaisir que les films eux-mêmes, même si j'étais parfois gêné lorsqu'il tenait à me présenter à Jeanne Moreau ou d'autres personnalités du monde du spectacle qu'il avait quitté depuis des années... Mon bâton de pluie n'en finit pas de pétiller. Comme si j'étais immergé dans la Salle des Reflets Infinis (emplie de l’Éclat de la Vie) de Yayoi Kusama. Un ring. Dehors ce sont des hallebardes. Coupez. Opération indispensable pour remplacer le tuyau dont la soudure à l'étain a lâché au plafond dans une maison à côté. Inondation. À cette collection de tubes j'ajouterais les chansons mixées hier pour et avec Elsa et Linda qui seront bientôt en ligne, promettent-elles.