Pas de jour férié. Pas de dimanche non plus lorsque le travail se confond avec la passion. Après le concert d'hier soir où j'ai perdu un kilo sans m'en rendre compte et que je risque de reprendre de la même manière, j'ai testé les appareils qui m'avaient fait des misères. Tout était en ordre. Mystère. Je suis allé essayé mes prochaines lunettes, des Clic que je garderai presque tout le temps autour du cou. Le magasin longeant le marché de Romainville, j'ai acheté deux bars sauvages et un beau poulpe. C'est la première fois que j'en cuisine un. Après le massage tui na, le mien, pas celui du poulpe, j'étais définitivement lessivé, mais il fallait que j'envoie encore le mailing pour le concert de samedi prochain à l'Atelier du Plateau. Et ainsi de suite. Le 11 novembre m'apparaît aujourd'hui comme une journée honteuse. Comment peut-on fêter la victoire contre l'Allemagne près d'un siècle après, une guerre économique fondamentalement immorale qui permit de se débarrasser de la paysannerie en Europe, et en France en particulier, et de "mater les ambitions séditieuses de la classe ouvrière" (comme Hélène Collon me suggère de l'ajouter) ? Le Traité de Versailles fut de plus à l'origine de la montée de Hitler. Il n'y a même plus de survivant de 1918. Quand on pense à tous les pauvres gars qui sont allés au casse-pipe pour contenter les capitalistes d'alors... Ne pourrait-on pas remplacer cette commémoration par une autre, autrement plus juste ? Tout cela m'achève. Je devrais dormir, mais mon sommeil est découpé en tranches de saucisson et je ne sauve que ma peau. J'ai pensé aux oreillers de la plasticienne Safâa Erruas exposés à l'Institut du Monde Arabe pour Le Maroc contemporain, mais ils racontent quantité d'autres histoires, plus mouvementées que la mienne... Avant de monter nous coucher je m'aperçois que la chaudière s'est encore arrêtée, mais cette fois je suis incapable de la relancer. Plus d'autre choix que de me glisser sous la couette en espérant que le chauffagiste me réveillera aux aurores !