En réponse aux odieuses pressions dont est victime la Grèce, en prévision de celles qui ne manqueront pas de s'exercer contre l'Espagne, l'Italie, la France, etc., boycottons les produits allemands. Attaquons l'Allemagne de Merkel sur son terrain de prédilection, celui du fric !
Certains camarades justifient le volte-face d'Alexis Tsipras en avançant qu'il n'avait pas d'autre choix. C'est très grave, car c'est faire le lit de l'extrême-droite. Il faut écouter les explications et propositions de Yanis Varoufakis, le ministre des finances grec "démissionnaire". La gauche européenne continue son travail d'auto-destruction en donnant des arguments stratégiques au détriment de l'idéologie. Ces camarades aquoibonistes rappellent les positions collaborationnistes de l'Histoire. En France Pétain suggérait de pleurer quand la résistance commençait à s'organiser. Prétendre qu'il n'y a pas d'autre choix que de céder devant la puissance de l'adversaire est suicidaire et criminel. Faut-il mieux vivre couché ou mourir debout ? À chacun de prendre ses responsabilités. Mais n'oublions jamais les leçons de l'Histoire et comment les révolutions ont pu être rendues possibles contre toute attente !
S'il est difficile de comprendre le retournement de Tsipras, suggérons qu'il est probable qu'il avait misé sur un oui à son référendum. Sinon comment expliquer que les conditions imposées par la troïka (la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International) sont pires qu'avant que le peuple grec ait voté à 61% contre l'austérité ? Les Français ne se sont certes pas mobilisés pour soutenir la Grèce face aux banquiers qui nous dirigent. Peut-être qu'à notre époque les manifestations n'ont plus aucune efficacité et qu'il faut imaginer d'autres pratiques de résistance ?
Le discours de Tsipras après le référendum est le même que celui de Hollande après le discours du Bourget et son élection à la présidence de ce que l'on appelle toujours la république, mais qui ressemble de plus en plus à une dictature molle. Le principe de réalité n'est rien d'autre que de la RealPolitik. Qui a intérêt à nous faire croire de l'immuabilité de notre situation ? Que se passera-t-il quand les Grecs se rendront compte qu'ils ont été trahis et que l'austérité ne fera que les appauvrir un peu plus ? Il est vrai qu'en France les socialistes y mettent du temps et les communistes continuent de rêver au programme commun qui leur a fait perdre tout crédit auprès de la population au profit du Front National. Tout est possible si nous envisageons qu'il existe forcément une autre solution que le cynisme de la social-démocratie qui protège encore pour quelque temps les intérêts de la classe moyenne, mais engraissent les plus riches avec une arrogance incroyable. Mais ensuite ?
Pour commencer, lançons déjà ce mot d'ordre qui peut avoir les mêmes répercutions dans l'opinion que la levée de bouclier contre la politique d'extrême-droite du gouvernement israélien : boycott des produits allemands.

N.B. : Les produits allemands ont un code barre dont les trois premiers chiffres sont compris entre 400 et 440.