J'ai seulement froid. Mais non, je ne dois pas penser ainsi. Je respire profondément pour éviter à mes muscles de se contracter sous l'assaut du vent glacial qui vient lécher les jambes de mon jean trempé. Il pleut des hallebardes. Des gouttes moins grasses qu'en pleine mousson et sans la tiédeur asiatique, d'autant que nombreux restaurants sont fermés pour cause de nouvel an chinois. Il est de coutume de passer ces fêtes en famille. Les touristes éviteront donc de se trouver là-bas pendant cette semaine morte. Nous nous réfugions dans le premier restaurant ouvert, un libanais où je n'arrive pas à sécher. C'est en sortant que le froid me saisit. La pluie a fait chuter la température. Vêtu d'un simple anorak, je marche les bras ballants le long du corps en cherchant à ne pas me crisper, seule façon que je connaisse pour ne pas attraper la crève. Rentré à la maison, je me change et devant le feu que j'ai allumé dans la cheminée je tape ces lignes en alibi et chauds habits. Pour donner le change ? En réalité je fais semblant de ne pas travailler. Le soir, comme j'éternue malgré tout, je prends trois granules d'alium cepa 4CH. En principe, ça marche. Les dernières braises s'éteignent. Je m'enfouis sous la couette.