Sur FaceBook Jean-Noël Lafargue (né en 1968 !) écrit : "On dit beaucoup que Mai 1968 n'a rien apporté, mais je prends plaisir à redécouvrir ou découvrir le cinéma post-soixante-huitard qui, au delà du plaisir manifeste à montrer des gens à poil, me semble plus subversif que tout ce qui se fait depuis, et en même temps assez jubilatoire. Il faut que je voie tout Joël Séria, tout Alain Jessua, tout Bertrand Blier (celui que je connais le mieux sans doute)... Et qui d'autre ? Vous avez des conseils ?"
Il faut d'abord rappeler que mai 68 fut une révolution de mœurs incroyable. Nous sommes passés de la blouse grise à l'explosion psychédélique du flower power, les collèges et lycées sont devenus mixtes, l'imagination a été portée réellement au pouvoir (il n'y a qu'à constater les films qui sortaient chaque semaine, les disques que les jeunes consomment aujourd'hui de revival en revival, etc.), la liberté sexuelle ne nous a pas rendu plus heureux mais on en a tout de même drôlement profité (arrivée de la pilule, droit à l'avortement, féminisme, revendication des homosexuels...), la jeunesse s'est politisée (on pensait alors que tout était politique et cela continue), des liens ont été tissés entre étudiants et ouvriers, etc. Les critiques portées contre mai 68 sont totalement déplacées, c'est la réaction contre mai 68 qui a déclenché toutes les déviances absurdes. Les conservateurs n'ont eu de cesse de démonter le mythe d'une génération qui avait cru naïvement pouvoir changer le monde, que ce soit dans la paix et l'amour ou dans la révolution permanente.


Mais revenons à la question de Jean-No à qui j'ai cité dans le désordre complet Sweet Movie de Dušan Makavejev, Bof et Themroc de Faraldo, les films de Pierre Clémenti, Les idoles de Marc'O (même si de 1967, j'aurais pu évoquer aussi Les petites marguerites de Věra Chytilová sorti en 1966 et les premiers Forman), L'an 01 de Doillon, Gébé, Resnais et Rouch, les films de Buñuel, Ferreri, Pasolini, Godard, Rivette, Varda de cette époque, Solo et L'albatros de Mocky, Anatomie d'un rapport et Genèse d'un repas de Moullet, La Femme-bourreau de Bonan, L'acrobate de Pollet, La fiancée du pirate de Nelly Kaplan, More de Schroeder, mais aussi Skidoo de Preminger, Head de Rafaelson, Zabriskie Point d'Antonioni, El Topo et La montagne sacrée de Jodorowsky et Easy Rider. J'en oublie des quantités comme les films lysergiques réalisés par les Laboratoires Sandoz !