Mise à jour du carnet d'adresses. Incroyable épidémie de déménagements chez les amis. Accession à la propriété pour ceux qui embarquent sur une péniche magnifique au bord de la Marne ou qui cassent les murs d'un pavillon spacieux à Noisy-le-Sec, travaux héroïques pour ceux qui s'agrandissent, migration économique dans une lointaine province verdoyante ou expansion vers la riche banlieue ouest, vente du pied à terre parisien pour se concentrer au Cap-Ferret, studio de transition faute d'avoir trouvé l'appartement de leurs rêves... Les plus pauvres sont condamnés à payer un loyer en montant des dossiers de délire prouvant leur solvabilité. D'autres acceptent un boulot au Kurdistan irakien ou espèrent en trouver à New York ! Dans l'ensemble le mouvement est de prendre la tangente par rapport à la capitale, devenue trop chère, trop bruyante, trop polluée. Nous visitons les uns les autres au gré de nos libertés estivales. Françoise en profite pour fouiner dans les Emmaüs à proximité. Une constante, nos potes ont du goût. C'est beau, c'est mieux, mais c'est souvent plus loin. Lorsque je retourne à Paris intra-muros j'ai l'agréable sensation d'être un touriste. Traverser la Seine me procure chaque fois une émotion radieuse. Les ponts symbolisent le passage d'un état à un autre. De chaque côté du parapet les constructions s'effacent devant le fleuve qui fonce vers la mer.