Quand on ne sait pas quoi offrir, on peut toujours apporter des fleurs, me suis-je dit. Sauf que j'apprends que la plupart des bouquets que l'on achète chez les fleuristes sont traités avec des produits toxiques. Celles de La Ciotat sont sauvages, des jaunes, des bleues, des blanches, lunaires annuelles, ornithogales à feuilles droites, plumbago, pissenlits, que sais-je, auraient donc bien fait l'affaire, mais l'herbe réduite à la taille du blog, on n'aurait pas vu grand chose. J'ai donc rajouté cette grimace au fil de fer. Pris par les livraisons du CD Long Time No Sea et du vinyle de remix à sortir en juin chez DDD, chargé de courses chez les asiatiques de Belleville, je n'avais pas le temps de réfléchir avant d'écrire. D'où l'idée des fleurs.
Mais le 31 mars est surtout la fin de la trêve hivernale et la centaine de Baras qui squattent depuis trois ans le bâtiment de Natixis dans notre rue risquent de voir arriver des cars de Robocops pour les déloger. Ce serait débile pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'ils iront squatter ailleurs. Ensuite parce qu'on n'a jamais eu de voisins si tranquilles, surtout dans un "grand" ensemble au milieu de notre quartier pavillonnaire. Interpellé mercredi soir au cours du Conseil Municipal, le Maire de Bagnolet leur a promis de promulguer un arrêt anti-expulsion, mais ce serait, paraît-il, symbolique, car c'est le Préfet qui décide de l'intervention des forces du désordre... Il serait évidemment préférable de les reloger dans des conditions décentes, mais ce n'est hélas pas le sens que prennent les décisions gouvernementales actuelles. Il serait juste que les élus se bougent sérieusement pour résoudre une situation qui profite aux employeurs qui les paient au noir une misère. En tout cas, la rue ne représente pas pour eux une solution, sauf à manifester leur mécontentement pour avoir été chassés de Libye par la guerre que la France y déclencha sous de faux prétextes, sans parler du post-colonialisme qui semble encore avoir de beaux jours devant lui.