Impossible de les distinguer les uns des autres pour l'instant. Les trois chatons d'Oulala, un jour sur la photo, n'ont pas une semaine. La loterie de l'hérédité est surprenante. Ils sont tous tigrés, comme les trois autres qu'elle a perdus, alors qu'elle ressemble à une Balinese (crème à poils mi-longs) et que ses principaux amants étaient un beau noir et Raymond, un Chartreux qui passe la voir deux fois par jour, mais que nous ne laissons plus l'approcher. Après la césarienne qui l'a sauvée alors que les six chatons lui appuyaient sur le foie et les reins, Oulala était évidemment groggy. Nous nous préoccupons maintenant qu'elle mange suffisamment pour se remplumer et qu'elle ait assez de lait pour les trois téteurs. Nous tentons aussi de la parquer dans un endroit accessible pour surveiller la marmaille. Deux fois déjà, elle avait embarqué deux des petits, probablement les femelles, dans une cachette retorse, en en laissant un, seul dans sa caisse que nous avons placée dans notre chambre. Mais la maman a fait glisser au chaud tout le monde sous le radiateur. C'est mieux que sous le divan du studio de musique qu'il a fallu que je bascule pour les dénicher. Je n'aurais jamais eu l'idée d'aller voir là si elle n'avait pas choisi cet endroit pour se planquer les quarante huit premières heures de son arrivée ici lorsqu'elle était petite. Il paraît que les chattes changent parfois de berceau pour tromper l'ennemi. Mais notre petit Django ne s'approche pas, comme s'il avait peur des bébés.


Par contre, nous retrouvons systématiquement Raymond dans les étages (il ressemble comme deux gouttes d'eau à Django, sauf qu'il a deux grosses couilles noires et un collier bleu). Le coquin connaît toutes les entrées félines de la maison, les chatières n'ont plus de secret pour lui. Il trahit heureusement sa présence par un miaulement inimitable, très différent de ceux de Django, Oulala et des couinements du trio de billes de clown qui scandent "miaolenchon".
Voilà, une histoire féline, une pause dans le débat politique qui polarise toutes les conversations, avec raison. Soit nous glissons dans un déclin bien entamé, soit nous retrouvons les jours heureux, mais il y aura du boulot quel que soit le verdict.