Le Code Hayes
Par Jean-Jacques Birgé, mercredi 25 octobre 2017 à 08:13 :: Cinéma & DVD :: #3720 :: rss
Au début du mois, l'Université Populaire de Bagnolet organisait des conférences chez l'habitant dans le cadre du Festival [Dedans] - J'invite un[e] chercheur[e]. Ainsi chez les uns et les autres se succédèrent, entre autres, Emmanuelle Delanoë-Brun pour "Politique/fiction: penser la société dans les séries américaines contemporaines", Alejandra Sanchez pour "Prévenir les conflits par la communication non violente", Vanessa Codaccioni pour "État d'exception/État d'urgence", Levent Yilmaz pour "Comprendre la situation politique en Turquie", Jeanne Burgart pour "L'écoféminisme : écologie et féminisme, même combat ?"... En invitant Serge Chauvin, critique de cinéma, traducteur, professeur à Paris Ouest Nanterre, et sachant qu'il était spécialiste du cinéma américain, Françoise lui avait suggéré de parler du maccarthysme. Notre conférencier avait donc intitulé sa prestation "Le Hollywood classique face aux pressions politiques : du code d’autocensure à la chasse aux sorcières". Après quelques agapes gastronomiques concoctées par ma compagne, nous avons écouté Serge Chauvin, si intarissable et passionnant sur le Code Hays que la seconde moitié de son sujet passa à l'as. La crise économique avait valorisé le sexe et la violence pour les pauvres qui voulaient s'enrichir. En niant le statut artistique au cinéma, les films ne tombent pas sous le premier amendement de la Constitution et sont susceptibles d'être interdits. Hollywood préfère s'autocensurer. La période du Pré-Code fut incroyablement provocatrice, mais à partir de 1934 les scénaristes doivent jouer de métaphores truculentes pour déjouer les règles qu'impose le Code. Chauvin choisit de nous montrer une séquence de Baby Face (Liliane) telle qu'elle fut tournée en 1933 et sa version ultérieurement censurée. La provocante Barbara Stanwyck y incarne une fille prête à tout pour sortir de sa condition sociale. Face à un cahier des charges contraignant, le Code permit aussi à des cinéastes de contourner la censure en devenant typiquement inventifs...
Évoquer Barbara Stanwyck me donne envie de revoir plus de films avec elle, comme The Purchase Price de William A. Wellman, L'Homme de la rue (Meet John Doe) de Frank Capra, Le démon s'éveille la nuit (Clash by Night) de Fritz Lang, Quarante tueurs (Forty Guns) de Samuel Fuller, et l'explosif Boule de feu (Ball of Fire) de Howard Hawks. Mais il y en a des dizaines que j'ignore totalement...
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