70 juillet 2018 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mardi 31 juillet 2018

L'album de mon Centenaire est sur Bandcamp !


L'album sort officiellement le 7 septembre. Il est distribué par Orkhêstra et Les Allumés du Jazz. On le trouve aussi sur Bandcamp comme une douzaine de CD du label GRRR. On peut l'y écouter, le télécharger sous différents formats et commander le somptueux digipack. Il est accompagné d'un livret de 52 pages réalisé par Étienne Mineur. Pour plus d'infos se référer à l'article précédent ! Mais dores et déjà vous pouvez l'écouter en cliquant ici sur chaque décennie, même s'il vous manque les passionnantes notes de pochette et le remarquable travail graphique de Mineur...

vendredi 6 juillet 2018

Il n'y a plus de secret


Les neuf indices (1 2 3 4 5 6 7 8 9) livrés dans cette colonne pouvaient-ils laisser présager de ce qui se tramait. Étienne Mineur s'y entend d'ailleurs en trames, au vu de sa création graphique, 52 pages hautes en couleurs. J'ai mis dix ans à accoucher de ce projet. Dix ans. Chaque pièce de l'album représente d'ailleurs une décennie. Les chiffres !? Avant l'ultime pièce due à Sacha Gattino, mes compositions durent un total 52 minutes, pas une seconde de moins. C'est aussi l'année de naissance. Mon chiffre préféré a toujours été le 7. Ajoutez ou multipliez, vous retomberez toujours sur ce tiercé, 52-7-10. Une martingale. Dans mes cauchemars d'enfant, le 7 épousait le rythme de ma respiration, probablement celle de ma mère ce mercredi de novembre. Non, ce n'était pas le septième mois. Le septième est celui de juillet ! On y est. Un obsessionnel fait dire aux chiffres ce qu'il veut. Libre au compositeur de jongler avec eux comme avec les mots. La musique est de cet ordre. Je l'aurai tordue dans tous les sens.
Dans une lettre datée du 5 novembre 2052, Laure Nbataï écrit :
"En 2018 Jean-Jacques Birgé se tourne vers son passé en enregistrant une pièce par décennie, réfléchissant à la fois son parcours et l’époque où il s’inscrit. En hommage à son père féru de science-fiction, il imagine également les décennies à venir, composant trois pièces d’anticipation. Cette évocation vectorielle ressemble à un spectacle d'ombres chinoises dont les apparences se confondent avec le réel. Pour conclure l’album, le compositeur Sacha Gattino s’est fait un devoir d’écrire un Tombeau en hommage à son camarade.
Par souci d’authenticité, Jean-Jacques Birgé mêle des archives, dont la plus ancienne date de 1958, à des enregistrements réalisés avec nombreux musiciens et musiciennes parmi ses amis. On retrouve ainsi les chanteuses Elsa Birgé sa fille, Pascale 
Labbé, Birgitte Lyregaard, son camarade d’Un Drame Musical 
Instantané Bernard Vitet à la trompette, le trombone Yves Robert, le corniste Nicolas Chedmail, le compositeur Antonin-Tri Hoang à la clarinette basse, les guitaristes Hervé Legeay et Philippe 
 Deschepper, le violoncelliste Didier Petit tandis que Vincent Segal est à la basse, les batteurs Cyril Atef et Éric Échampard, l’accordéoniste Michèle Buirette, la créatrice sonore Amandine 
Casadamont et Sacha Gattino mélangeant échantillonneur, boîte à musique orgue et sifflement.

Pour sa part, tout au long de ces dix décennies formant ce petit opéra, on peut entendre le compositeur au synthétiseur, son instrument de prédilection dont il fut l’un des premiers utilisateurs en France dès 1973, mais aussi au Theremin, au Tenori-on, à la Mascarade Machine, à la trompette, à la flûte, à la cythare inanga et à la guimbarde, son instrument fétiche. Sa voix est également présente, de l’enfance à l’âge adulte, dont trois passages chantés."

→ Commandes anticipées chez le distributeur Orkhêstra, ou auprès du label GRRR
si vous désirez le recevoir avant sa sortie officielle le 7 septembre...

jeudi 5 juillet 2018

Cauchemar


Coup de théâtre et accumulation de douches froides : mes disques seraient retrouvés et arriveraient ce soir vers 20h par camion spécialement affrété ! Comme ils avaient disparu il y a une semaine au fin fond de la Suède et qu'il était impossible de les localiser, j'ai espéré un moment devenir n°1 chez les Esquimaux...
Avec par ordre d'apparition Étienne Mineur, Michèle Buirette, Elsa Birgé, Nicolas Chedmail, Hervé Legeay, Vincent Segal, Cyril Atef, Bernard Vitet, Didier Petit, Pascale Labbé, Philippe Deschepper, Yves Robert, Éric Échampard, Sacha Gattino, Birgitte Lyregaard, Amandine Casadamont, Antonin-Tri Hoang...

Actualisation : VÉRITABLE CAUCHEMAR
Toujours aucune livraison et il est 22 heures !

Transhuman/ce par l'Anguison Quartet


J'ai commencé par sentir un léger frémissement. Le vent a fait bouger les feuilles. C'est ce que j'ai cru avant de lire le titre de la pièce, Hanuman Dance. Il y avait donc quelqu'un dans l'arbre. Un langur à face noire ? Ou un truc carrément plus gros ? En réalité ils étaient quatre : Fabrice Charles au trombone, Nicolas Nageotte au baryton, et les deux autres à la batterie et aux percussions, Jacques Di Donato (non, pas à la clarinette !) et Roméo Monteiro qui a également réalisé le mixage des improvisations. La suite est aussi délicate. Ils s'étaient mis d'accord pour ménager les oreilles des auditeurs, proches des pavillons et des cymbales. Pour retrouver le contexte où le public est convié au milieu de l'espace sonore, Christian Maes a enregistré en binaural, donc l'écoute au casque est fortement conseillée pour suivre le cours de l'Anguison, petit ruisseau du Morvan. Sur ses rives fleurissent des bouches colorées, mais de temps en temps éclate une discrète tragédie. Le quartet ne s'en aperçoit sérieusement qu'après coup. Ses membres identifient seulement à l'écoute les étapes de leur promenade qui aura duré trois jours. Ils l'ont d'ailleurs appelée Transhuman/ce. J'ai apprécié d'avoir attendu la crue, lorsqu'en index 8 le flux se moque des petits cailloux et des herbes folles, mais le free reste très zen, se laissant consommer par petites gorgées dans des sazukis. La végétation laisse défiler une toile paysagère qui ne se perçoit qu'en s'allongeant sur l'herbe...

→ Anguison Quartet, Transhuman/ce, cd Urborigène

mercredi 4 juillet 2018

Disparition mystérieuse de toute une vie


Tout était calé pour que j'envoie mon nouvel album à sa vingtaine de participants et à la presse mercredi dernier, avant mon départ en vacances. Mais une erreur d'aiguillage a chamboulé mes plans. Encore une fois un transporteur, cette fois l'Allemand Dachser, a été à la hauteur de cette profession sinistrée. Mon chargement est parti au fin fond de la Suède au lieu de Bagnolet. J'ai donc attendu deux, puis trois, puis cinq jours, l'annonce de la livraison étant chaque fois ajournée alors que je faisais le pied de grue à l'attendre. Une semaine plus tard, alors qu'encore une fois je n'ose pas quitter le studio, Squeezer m'apprend que "le transporteur a perdu le stock et qu'il est impossible de le localiser" !!!
------- cela vaut bien trois points d'exclamation -------
Les huit indices (1 2 3 4 5 6 7 8) publiés dans cette colonne attendront donc encore un peu pour que la solution de l'énigme vous soit révélée, même si le titre de cet article représente un nouvel indice.
Vous comprendrez pourquoi je désirais tant l'avoir derrière moi. C'est une page qui se tourne, et non des moindres. La sortie de cet album magnifiquement habillé par le graphiste Étienne Mineur en 52 pages coïncide avec une année clef. Ma fille a eu un petit garçon, les archives de la famille descendues du haut d'une armoire m'ont donné envie de faire pousser mon arbre généalogique, ma curiosité est allée jusqu'à faire séquencer mon génome, et puis cet album commencé il y a dix ans et dont je parle depuis des semaines en termes voilés clôt inévitablement une histoire, une très longue histoire. Après tout cela j'ai besoin d'avoir l'esprit libre pour envisager de nouvelles aventures. Régulièrement, mais heureusement pas trop souvent, je remets ma vie en question, et ce à tous les niveaux, intime, domestique et professionnel. Qu'ai-je maintenant envie de faire ? Quel avenir envisager ? Pas question de m'endormir sur mes acquis.
Cette aventure au goût saumâtre me contrarie, car je pensais prendre la route avec le passé derrière moi. Je crains aussi que le pressage disparu réapparaisse en promo un de ces jours sur Internet ou ailleurs, car mon nouvel album n'a pas été enlevé par des extra-terrestres. Le feuilleton a engendré suffisamment de tensions additionnées à d'autres problèmes pour que nous ne partions plus en vacances. J'ai défait les valises. L’usine d'Optimal va prendre en charge un repress complet de l’ensemble des exemplaires, en express disent-ils. Je pourrai peut-être faire mes envois en fin de semaine prochaine. De toute manière cet objet, à la fois symbolique et conceptuel, ne paraîtra que le 7 septembre, mais je comptais aussi assurer les pré-commandes auprès de celles et ceux qui partagent mon impatience...

mardi 3 juillet 2018

Le bestiaire de Romain Baudoin au torrom borrom


J'aime trop la guitare électrique lorsqu'elle survole les grands espaces, propulsée par les saturations et les larsens qui s'en échappent comme des réacteurs. J'aime trop la manivelle de la vielle qui rythme les danses rituelles d'un autre temps que l'on ne sait s'il est d'hier ou de demain. J'aime trop le rock médiéval de l'orchestre de la Troisième Oreille pour ne pas m'enthousiasmer à l'écoute du Bestiari de Romain Baudoin. Son torrom borrom est un instrument hybride, vielle à roue électroacoustique à roue mobile et guitare électrique. Qu'il en joue en homme orchestre ou revienne vers la vielle à roue soprano acoustique de l'ancien luthier Pimpard Cousin avec grelots et grosse caisse, il entretient la transe au delà du crépuscule, tard dans la nuit étoilée. Librement inspiré du bestiaire occitan de Rigaut de Barbezieux, son album est une sorte de transposition musicale de bestioles que l'on aurait pu croiser chez Jérôme Bosch, peintre énigmatique s'il en est...


Sur le clip de Nicolas Godin, le danseur Richard Cayre incarne une sorte de cerf proche des créatures macabres de Joël-Peter Witkin, un être hybride comme le torrom borrom de Romain Baudoin...

→ Romain Baudoin, Bestiari, CD in situ, dist. Orkhêstra

lundi 2 juillet 2018

Les doigts chauves


Lorsque mon cactus a basculé j'ai eu l'idée saugrenue de le rattraper au vol. Il m'a fallu retirer les épines une à une avec une pince à épiler. Comme pour des orties, j'ai fini de retirer les glochides avec du ruban adhésif, puis je me suis bien lavé les mains que j'ai badigeonnées de calendula. Je ne sais pas si cela picote ou cela grattote, mais j'ai toujours trouvé que la coiffure en brosse ne m'allait pas du tout, même sur les doigts. Quand j'étais tout petit, ma mère m'avait passé sur les cheveux un cosmétique pour les redresser et cela faisait affreusement mal pendant qu'elle frictionnait mon crâne. En plus, cela ne marchait pas du tout. Je suis donc plutôt rassuré d'avoir de nouveau les doigts chauves.