Je ne connaissais pas le groupe Low qui depuis 25 ans produit une sorte de pop expérimentale dépressive un peu folk, pas vraiment ma tasse de thé même si les harmonies vocales du couple Mimi Parker et du guitariste Alan Sparhawk sont plutôt sympas. Je suis revenu sur leur dizaine de précédents albums après avoir découvert le tout récent Double Negative, mais ils ne m'ont pas aussi emballé. Mais là, oh la la, noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Ce nouvel album est absolument renversant. Une sorte de rouleau compresseur autobroyeur écrabouille tout sur son passage. La noise hyper saturée jusqu'au boutiste utilisée par ces habiles faiseurs de chansons trouve une résolution hyper attrayante, voire carrément sexy, modèle enfer. Sur la pochette rose se détache en relief un morceau de plastique noir cassé que je suis incapable d'identifier, peut-être un bout de lecteur...


J'ai la même impression que lorsque j'ai découvert Radiohead ou Tilt de Scott Walker. La pop finit par assimiler brillamment toutes les recherches expérimentales. Le disque doit s'écouter fort pour en apprécier la cruauté sonore. Les voix qui émergent n'en sont que plus convaincantes comme sur Fly ou Always Trying to Work It Out. Le bassiste régulier du groupe Steve Garrington et sur Always Up la flûtiste basse Maaika Van Der Linde y mettent leur grain de chlorure de sodium. À se demander si ce n'est pas plutôt du potassium ? On peut imaginer que l'ingénieur du son BJ Burton y est aussi pour quelque chose. Ça glitche à mort, ça bat fort, ça pompe sévère, ça drone sévère, ça sature à faire accoucher prématurément ses enceintes, le genre de disque poisseux qui colle à la platine et qu'on a du mal à extirper pour écouter autre chose...

→ Low, Double Negative, lp ou cd Sub Pop, 19,99€ ou 12,99€

P.S.: Alain me rappelle que ce couple de Mormons de Duluth est à La Gaîté Lyrique ce samedi 13 octobre à 19h30.