Dans le film 1+1 une histoire naturelle du sexe de Pierre Morize dont j'avais composé la musique, un biologiste rappelait la Théorie du handicap formulée par Amotz Zahavi en 1975. Dans la nature les mâles sont souvent très colorés alors que les femelles ont des robes plus ternes. Il s'agirait pour eux de les séduire en étant le plus flashy possible. L'opération est couronnée de succès lorsque les femelles se disent qu'en se signalant ainsi aux prédateurs les survivants doivent avoir de sacrés bons gènes. L'enjeu est tout de même pour chacune d'abandonner la moitié des siens pour perpétuer l'espèce en adoptant la moitié de ceux du mâle. Dans le film on pouvait constater que les hommes fonctionnent exactement comme n'importe quelle cellule mâle, à savoir que ce qui les caractérisent est de ne rien faire, mais ça c'est une autre histoire. Ayant moi-même une forte inclinaison pour les couleurs vives, que ce soit pour ma maison ou pour mon accoutrement quotidien, je me demande régulièrement si je ne participe pas moi-même à ce numéro de claquettes, en en sortant souvent gagnant malgré les bosses récoltées en marchant sur le fil. Se relever après chaque accident mène forcément à la chute, qui ne peut être alors que triomphale. Je mise donc sur l'attrait que peut représenter un type qui ne craint pas le ridicule en composant une musique de fada, en se livrant impudiquement dans ses articles ou en se vêtant d'habits qui se voient de loin ! Les claquettes en tennis sur galets ne sont qu'un indice de mon état d'Étretat ponctué par les cris des goélands sur fonds de sacs et ressacs.