En période estivale et sans mouvement migratoire de ma part, la maison et le jardin m'accaparent ! J'en profite pour préparer les prochains concerts et enregistrements.

Le 24 août, c'est une performance avec Anne-Sarah Le Meur à Victoria en Transylvanie, intitulée Melting Rust, à l'invitation de Dana Diminescu et Tincuta Heinzel. J'ai préparé des mouvements lents de morphing au clavier, que viennent déranger quelques lames acérées, pour accompagner les images que la plasticienne manipulera pour ce duo improvisé extrêmement coloré. D'autres artistes devraient participer à cette soirée liée à une résidence de deux ans autour de la ville utopique créée par les Soviétiques en 1948 et qui s'avérera une terrible dystopie sous le règne de Nicolae Ceauşescu... Décollage lundi prochain !

Le vidéaste américain John Sanborn m'a proposé de jouer au Blackstar à Paris le 20 septembre sur un montage d'une heure de courtes séquences de son projet NonSelf qu'il aura présenté le 17 au Jeu de Paume. Si la partition sonore jouera encore du synchronisme accidentel qui m'est cher, elle sera cette fois montée serrée comme si je rejouais en direct Le livre d'image de Jean-Luc Godard. Un éventail sémiologique acrobatique qui colle aux provocations époustouflantes de Sanborn qui projettera, la même soirée, Pensées aléatoires du futur et The Temptation of St. Anthony !

Également sur les rails mon prochain disque, Perspectives du XXIIe siècle, qui fera suite à mon Centenaire. Il est coproduit par le Musée Ethnographique de Genève (MEG) avec le précieux concours de Madeleine Leclair qui est également à la tête des Archives Internationales des Musiques Populaires (AIMP) fondées en 1944 par le musicologue et chercheur roumain Constantin Brãiloiu. De tous ces projets, en particulier très bientôt la résidence de Victoria (décidément la Roumanie va m'accaparer), vous entendrez parler plus précisément en temps et en heure, comme de la performance que je donnerai fin octobre à Vienne en Autriche avec Didi Bruckmayr pour le Klang50 de Walter Robotka... Plus proche, un album d'instantanés avec Jonathan Pontier et la guitariste Christelle Séry, et à la rentrée une nouvelle web-série sur l'intelligence artificielle...

Revenons à nos moutons, puisque ce n'est pas l'heure des chats, pas encore rentrés de leur virée nocturne ! Ces breaks horticoles m'aèrent la tête. Même s'il est déplacé de charrier dans les bégonias, je suis très fier que les miens aient repris dans le jardin. L'idée m'est venue de les évoquer tandis que je prenais ma douche froide en sortant du sauna. Un rayon de soleil traversait le feuillage du charme, éclairant juste l'endroit où je les avais rempotés alors que le bouquet initialement acheté Porte des Lilas semblait mort. Je n'ai pas spécialement la main verte, mais l'entretien du jardin me prend pas mal de temps, essentiellement à ramasser les feuilles mortes, arroser au besoin, tailler les branches qui risquent d'éborgner les passants, et planter quelques fleurs de temps en temps. Ces dernières années j'ai acquis deux machines qui ont changé ma vie de jardinier, une tronçonneuse et un aspirateur-broyeur. Vu la structure du jardin, la scie à bois et le balai ne me permettaient pas du tout de faire leur office. Alors, lorsque j'ai aperçu cette gloire au petit matin, je ne me suis plus senti pisser. D'où l'expression argotique qui date d'environ un siècle, sans que l'on sache exactement pourquoi des bégonias.