Évitez la Poste... Les courriers postés il y a 15 jours ne me sont toujours pas parvenus. Chez moi ou les voisins, seules quelques revues ont passé le filtre (Télérama, Beaux-Arts Magazine, Revue et Corrigée...). Aucun service de presse comme les CD ou les DVD en enveloppes à bulles ne sont jamais arrivés. Lorsque je cherche des informations sur le site de La Poste il n'est fait aucune mention d'éventuels retards. Le licenciement de quantité de postiers explique évidemment les difficultés de ce service. La dématérialisation des supports s'en trouve renforcée. Les courriers en rade refont-ils jamais surface, finiront-ils à la broyeuse, alimenteront-ils les soirées d'indélicats préposés ? C'est un des mystères de la crise...
D'un autre côté les sites web surchargés fonctionnent de manière erratique. Je n'arrive plus à me connecter à celui de Télérama qui me répond comme si je n'étais pas abonné même lorsque je suis connecté. De l'édition papier je ne lis toujours que les premières pages en m'arrêtant avant les programmes TV que je n'ai pas feuilletés depuis plus de quinze ans, mais la partie culturelle et le Petit Journal me permettent de connaître l'actualité des sorties, que je partage ou pas les points de vue des journalistes. Leurs articles ne me défrisent qu'extrêmement rarement. J'évite la presse quotidienne aux ordres.
Le courrier devrait donc représenter un des derniers facteurs qui nous relient matériellement à l'extérieur tangible. On peut aussi aller boire des coups ou prendre le thé chez les voisins, mais là c'est mort. Quant aux réseaux sociaux, il va falloir lever le pied et prendre le temps de respirer l'air frais du printemps, au moins à la fenêtre !

Mais si l'on regarde de plus près ce qui se trame, c'est la colère qui nous guette, sans que l'on puisse faire grand chose en temps de confinement. La colère est pourtant déconseillée en ce qui concerne nos défenses immunitaires. Le gouvernement a fait passer 25 ordonnances censées sauver l'économie : possibilité de travailler 60 heures par semaine dans certains secteurs, de réduire le repos compensateur à 9 heures, de travailler le dimanche et 7 jours sur 7, supprimant sciemment le terme provisoire, il laisse les entreprises imposer les congés payés sur le temps de confinement, etc.... L'interdiction des marchés (c)ouverts va asphyxier les petits producteurs, les paysans vont morfler une fois de plus et le ministre de l'Agriculture d'appeler les Français sans activité à prêter main forte aux agriculteurs ! On croit rêver. Ce gouvernement est mon pire cauchemar. Les auteurs, les intermittents du spectacle vont crever, et je ne parle pas des SDF (qui vont voir grossir leurs rangs si cela continue, et c'est parti pour durer jusqu'à juin). Pendant ce temps là, télétravail oblige, les gros richards boursicotent, rachetant les actions qui ont chuté, il n'y a pas de petit profit, au sens propre, euphémisme. Ce n'est pas la guerre, et pourtant les profiteurs de guerre ont du cœur à l'ouvrage avec Macron (et ses équivalents ailleurs), pieux représentant des banques. On peut simplement espérer que cela se paiera après les vacances d'été, lorsque les Français se réveilleront de la léthargie dans laquelle ils sont plongés de facto. Les gilets deviendront de toutes les couleurs. À moins qu'ils envoient l'armée !? Mais les beaux jours reviendront et les salopards passeront en jugement. Ou bien nous en crèverons. Parce que leur guerre a en effet commencé. Ils la déclarent à tout bout de champ, une guerre contre le peuple, et, maintenant qu'ils ont rincé les plus pauvres, la classe moyenne est dans leur collimateur... Entre les prises de conscience écologiques et politiques, cette crise planétaire ressemble bigrement à une période pré-révolutionnaire... Déjà la CGT lance un préavis de grève de toute la fonction publique (fonctionnaires territoriaux, employés de l'eau, des déchets, du logement social, sapeurs-pompiers, pompes funèbres...) du 1er au 30 avril ! Et les réactionnaires de crier au scandale, mais de ne ne pas réagir aux 25 ordonnances honteuses qui cassent tous les acquis sociaux sous prétexte du virus...

Oups ! Je me suis laissé aller. Tout cela parce que ma boîte aux lettres est vide ? Les impacts sur notre ciboulot sont imprévisibles, surtout que nous devons probablement tenir jusqu'à juin...