En s'associant au trompettiste Thomas Fryland, le guitariste Hasse Poulsen marie les thèmes révolutionnaires comme avec Das Kapital et sa veine bluesy pour ne pas dire folk comme pour Not Married Anymore. La trompette oui le bugle tiennent la mélodie, tandis que la guitare sèche assure l'harmonie, et le mélange fonctionne à merveille. Les deux Danois font vibrer la fibre romantique des chansons de lutte qui nous ont accompagnés. Leur choix sonne comme une déclaration d'intention sur les temps à venir : The Times They Are A-Changin' de Bob Dylan, El Pueblo de Sergio Ortega, I Dream A World de Langston Hugues et Poulsen, Hallelujah de Leonard Cohen, An Die Freude (l'hymne à la joie de Beethoven devenu celui de l'Europe), Another Brick In The Wall de Roger Waters, Imagine de John Lennon, Le déserteur de Boris Vian, Hymn To Freedom d'Oscar Peterson pour terminer par What A Wonderful World. Poulsen a mis aussi en musique deux poèmes de Simon Grotrian ainsi qu'un Requiem, hommage au poète chrétien danois disparu prématurément en 2019. Refusant de se laisser abattre par la monotonie ambiante ou le cynisme démobilisateur, leurs élans révolutionnaires respirent la tendresse.

→ Hasse Poulsen / Thomas Fryland, Dream a World, CD Das Kapital, sortie le 28 mai 2021