Hier je répondais à un commentaire de Jean-Pierre Bonnet sur FaceBook où je recopie quotidiennement mes articles, concernant celui du jour et malgré une tendinite au pouce droit, probablement due à l'usage immodéré du trackpad :
"Ma curiosité est comblée, je ne pourrais pas écrire mes chroniques si je devais acheter tous ces disques, une quarantaine par mois, sans compter les dématérialisés qui se chiffrent par centaines. Trop nombreux évidemment pour que je puisse parler de tous, d'autant que je n'écris jamais d'articles de complaisance et que j'attends que les mots viennent sans forcer, même si cela me donne souvent un gros travail de recherche pour ne pas écrire de bêtises.
L'aspect militant est fondamental, j'écris aussi parce que la presse est défaillante. Il y a de moins en moins d'espace dans les médias, les chroniques sont payées des nèfles, alors c'est souvent bâclé, sans compter qu'il y a peu de "plumes". Enfin, ce n'est pas mon métier. Question de solidarité avec les artistes qui, pour la plupart, n'écoutent pas leurs collègues ! Je ne connais par exemple aucun musicien qui se soit interrogé sur la raison pour laquelle Goaty a interdit à ses journalistes d'évoquer mon travail dans Jazz Magazine (même l'annonce d'un concert) depuis quinze ans. Heureusement il y a d'autres canards, ou sites Internet, et nettement plus lus, en France et à l'étranger, et des journalistes qui font encore bien leur boulot, honnêtement, sans compter les autres blogueurs qui écrivent comme moi sans rémunération et donc y passent tout le temps nécessaire parce que ce n'est pas leur gagne-pain, mais leur passion.
Les retours d'ascenseur sont extrêmement rares. J'ai la chance d'être indépendant, d'avoir toujours gagné correctement ma vie avec ma musique de barjo. J'ai monté mon studio avec mes salaires, acheté ma maison avec mes droits d'auteur, et je continue à produire des disques, en jouant de temps en temps en public, mais de plus en plus rarement : je réponds en général positivement aux propositions, mais je sollicite le moins possible. J'ai déjà 2 vinyles et 4 CD prévus pour 2022, sans compter plusieurs albums en ligne sur le modèle de la série "Pique-nique au labo", et un bouquin de mes photos. Évidemment les demandes viennent souvent de l'étranger, là Allemagne, Autriche, Finlande, Grande-Bretagne, mais pas seulement. Je suis très excité par ce qui se profile. Dans cette perspective, j'embête un peu les journalistes pour qu'ils pensent à chroniquer mes disques. Donc je comprends bien celles et ceux qui ont la gentillesse de m'envoyer les leurs et pensent que je pourrais peut-être y être sensible et trouver les mots."

Comme j'en suis à recopier mes commentaires sur FaceBook, j'ajoute ce qui pourra sembler hors-sujet, mais résonne avec le titre de mon billet :
"Peu de spectateurs s'en apercevront, mais Don't Look Up est dédié à Hal Willner, un de mes producteurs de musique préférés, hélas terrassé par le Covid le 7 avril 2020. Sous l'aspect d'une comédie satirique, le film d'Adam McKay est une parabole explicite du réchauffement climatique et de l'aveuglement général alors que nous allons droit dans le mur, mais dans mes articles je préfère évoquer des sujets dont on ne parle pas, peu ou mal."

Local Time, œuvre de Jean-Luc Vilmouth, 95 horloges et 95 marteaux (1987-1989), Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne