70 Cinéma & DVD - octobre 2010 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 25 octobre 2010

Jeannot l'intrépide, premier long métrage français d'animation


En 1950 Jean Image réalise Jeannot l’intrépide, premier long métrage d’animation français, trois avant Paul Grimault. On a parlé de l'influence de Walt Disney, mais ses difficultés financières l'obligent à inventer. Son style, imprégné de son enfance en Hongrie, est un kaléidoscope merveilleux, essentiellement chorégraphique. Les dialogues sont concentrés dans quelques séquences où je reconnais la voix de Pasquali qui enchanta mes jeunes années puisqu'il jouait dans l'opérette Nouvelle Orléans produite par mon père, et la musique de René Cloërec qui accompagne les délires visuels favorise les rêves éveillés. S'inspirant du Petit Poucet de Charles Perrault, Jean Image nous entraîne dans une féérie peuplée d'animaux et en particulier d'insectes que nous retrouverons dix ans plus tard dans la série télévisée Joe et les abeilles dont cinq épisodes, plus rudimentaires, sont également présents sur le DVD édité par Carlotta (sortie le 17 novembre). Comme tous les beaux dessins animés, Jeannot l'intrépide, restauré numériquement par les Archives du Film, n'a pas d'âge et ses spectateurs ne vieillissent pas. Chaque fois qu'un éditeur exhume l'un de ces trésors, notre monde retrouve son Technicolor tandis que les héros peints à la main nous donnent le courage d'affronter les ogres qui dévorent nos illusions.

jeudi 21 octobre 2010

Hommage à Jean-André Fieschi


L'hommage de la Cinémathèque Française à Jean-André Fieschi devrait me remplir de joie, mais son retard m'envahit de tristesse. Il aura fallu qu'il rejoigne les fantômes que l'écran ressuscite pour que son travail soit célébré. Pourquoi attendre qu'ils aient traversé pour célébrer certains passeurs ? J'aurais aimé lire cette annonce de son vivant. Une carte blanche imaginaire lui est consacrée, avec ses films, mais aussi quelques uns de ceux qui jouèrent le rôle de L'accompagnement. Une jolie préface de Bernard Eisenschitz livre le programme de ce Jeu des voyages : Alphaville où il était le Professeur Heckell et Rogopag du grand frère Jean-Luc où il figure aussi, Le crime de Monsieur Lange dont la figure de l'escroc Pachala joué par Jules Berry le fascinait tout comme le justicier Judex ou le réalisateur illusionniste de F for Fake (Vérités et mensonges), Le journal d'une femme de chambre qui me rappelle quand il nous racontait sa rencontre avec Don Luis, et puis surtout Gertrud, Lilith, Madame de, Sandra, sublimes portraits de femmes qui resteraient pour lui à jamais la grande énigme.
Si toutes les salles de cinéma devraient ouvrir leurs portes battantes sur La région centrale, la projection d'hier soir débuta avec un épisode de Cinéastes de notre temps consacré à La première vague qu'il cosigna avec Noël Burch. Ce film sur L'Herbier, Delluc, Epstein et Germaine Dulac révolutionna mon approche du cinématographe. L'invention de cette période du muet m'éclata à la figure comme une symphonie d'images et des sons qu'elles suscitèrent. L'illustration musicale synchronisée pour l'occasion y est d'ailleurs remarquable. La partition de Darius Milhaud sur L'inhumaine est à tomber par terre, mais je me retiens à mon siège quand la caméra chavire dans les décors de Fernand Léger, Alberto Calvacanti, Autant-Lara et Mallet-Stevens. À cette époque, le cinéma avait la musique pour modèle. Je retournai le concept, comme les gants que portait Marcel L'Herbier sur le plateau de la Gaumont, et m'inspirai désormais du cinéma pour composer.
La soirée se termine sur le premier épisode du Jeu des voyages filmé avec les moyens du bord. Inspiré par le modèle du musicien qui le suivait partout en fidèle disciple, Jean-André décida dès 1975 d'acquérir sa propre indépendance, même s'il fallait trimbaler la lourde vidéo portable dans le sac à dos. Les minuscules caméras japonaises succédèrent à la paluche Aäton qu'il avait achetée à Beauviala en louis d'or. C'est ainsi qu'il surprend les fantômes du Père Lachaise, somnambules qui ne sortiront qu'à la nuit tombée, il fallait bien commencer par ceux qui avaient initié le récit. Puis une salle de projection avec l'ami Labarthe, comme celle d'une autre Cinémathèque dans le film précédent, identique à celle où nous sommes assis, autour de Franju on y reconnaissait de dos Fieschi, Claude Ollier, Jacques Siclier, Ado Kyrou, le dispositif nous projetant sur l'écran par cette magie qui le faisait décoller du sol les bons jours. La salle de montage où la pellicule s'attrape avec un gant blanc sur la triple bandes, encore l'attente. Enfin la direction des acteurs, ici Anouk Grinberg lisant, je crois, Paul Claudel, toujours la répétition.
Jusqu'au 7 novembre, beau programme !

mardi 19 octobre 2010

Naufragés des Andes


En 1972, j'avais été très impressionné par le crash de l'avion sur la Cordillère des Andes dont les rescapés avaient dû leur salut en mangeant leurs camarades décédés. En gastronome curieux j'ai toujours prétendu que le cannibalisme ne me faisait pas peur et que cela n'était qu'une question de circonstances. Mais il s'agit plutôt ici de nécrophagie et la parabole christique "ceci est mon corps, etc." fait passer la pilule lorsque ces jeunes Uruguayens confrontés à la mort choisissent la communion pour ne pas mourir de froid et de faim. Leur condition sociale et physique permettront à 16 des 45 passagers de survivre 72 jours à plus de 4000 mètres d'altitude dans des conditions extrêmes. Jeunes bourgeois éduqués de la banlieue huppée de Montevideo allant disputer un match de rugby au Chili, ils devront affronter un des plus terribles tabous lorsqu'ils apprendront par la radio que les recherches ont été abandonnées au bout de dix jours.


Gonzalo Arijón, qui tenait l'une des caméras du film de 1983 sur Un Drame Musical Instantané et faisait partie de l'équipe des réalisateurs de Chaque jour pour Sarajevo en 1994, avait fréquenté le même lycée que certaines des victimes. En 1h52, il filme le récit extraordinaire de la catastrophe en un documentaire poignant et passionnant, film à suspens où les protagonistes témoignent avec une telle sincérité, où l'enchevêtrement d'images d'archives et de reconstitutions est réalisé avec une telle maîtrise qu'il nous semble assister à un film d'action. En intitulant en français son film Naufragés des Andes, il me rappelle indubitablement Les naufragés de la rue de la Providence, titre initial de L'ange exterminateur de Luis Buñuel, histoire d'un enfermement absurde où la solidarité reste la seule échappatoire. L'humanité qui s'en dégage est un miroir qui suggère quantité de questions anthropologiques (entretien de Gonzalo Arijón de 2022). La qualité technique du film et la subtilité du traitement valent à Arijón de prestigieux prix internationaux. [...] Arte l'avait édité en DVD, [et j'ai eu un peu de mal à en trouver les traces...]

dimanche 17 octobre 2010

Thème Je sans l'Internationale


Françoise Romand termine le montage de son dernier long métrage commencé en 1999. Thème Je sortira enfin en DVD début 2011. Le multi-écrans du début me rappelle l'époque où les cinémas projetaient systématiquement un court métrage avant le grand film. Cette impression vient de la légèreté délicate de ces cartes postales animées où toute la famille Romand s'active à l'image des ruches du jardin. On reconnaît plus loin ce grouillement dans la pluie qui tombe ou les grains de poussière qui volent autour d'un index traversé par le soleil. Mais la comédie annonce les petits drames qui se préparent, et l'alternance des deux fabrique ce qu'il est convenu d'appeler une comédie dramatique. Le montage est la mise en scène de cette dialectique subtile entre des scènes provocantes, souvent par leur caractère sexuel, et la générosité qui se dégage de la nouvelle version tellement plus tendre que celles qui furent projetées dans divers festivals il y a quelques années, de Rotterdam à Jeonju en passant par New York, Créteil et Toronto. Les trente minutes supplémentaires, les effets spéciaux et les chansons donnent la sensation d'un film plus court alors qu'il dure maintenant 1h47.
Comme Françoise souhaitait ajouter quelques notes sifflées de L'Internationale sur son père évoquant les évasions de capitaux plus graves à ses yeux que celles des chiens et des canards, je suis obligé de la dissuader après avoir vérifié auprès de Jean Rochard, producteur des disques nato, que nous courions au devant d'ennuis. En effet, il me confirme que "les droits sont chez Harmonia Mundi jusqu'en 2017 à la suite d'un abracadabrant accord puis rachat de Melodya, la maison de disques unique de l'URSS au moment de la chute de cette dernière. Il est des pays où l'Inter est dans le domaine public mais pas en France (ce qui est un comble). De plus, si on le fragmente il faut l'accord de l'éditeur." Je me souvenais qu'il s'était lui-même heurté à ce problème. C'est complètement dément si l'on sait qu'Eugène Pottier l'écrivit en 1871 et que Pierre Degeyter, mort en 1932, en composa la musique en 1888. C'est encore plus absurde si les quatre premières mesures (thème et harmonies) ont bien été empruntées au final de l'opérette Les Bavards d'Offenbach, créée avec succès au théâtre des Bouffes Parisiens en 1863. La confiscation par les éditions du Chant du Monde serait d'autant plus scandaleuse. Sur quelles bases un tel accord a-t-il pu s'établir avec la Sacem qui fit un procès au cinéaste Pierre Merejkowsky parce qu’un personnage de son film Insurrection résurrection siffle pendant sept secondes l'hymne révolutionnaire adoptée par l'Union Soviétique, lui réclamant 1000 euros. Nous avons franchement mieux à faire qu'à nous battre contre des loups vains amants.

vendredi 15 octobre 2010

L'arnaque


L'alerte Google m'avertit qu'un livre porte mon nom sur sa couverture alors que je ne le connais ni des lèvres ni des dents. Il s'agit en fait d'une compilation d'articles Wikipédia publiée par Livres Groupe au prix de 28,92$, achat redirigé par le site Web Nuts vers Amazon.com pour la version française. Paradoxalement ma recherche sur Amazon.fr m'amène à la version anglaise publiée par Books LLC à 14,77€ qui arbore d'autres noms en couverture... Une classification thématique des articles de l'encyclopédie contributive, bénévole et gratuite permet de produire de la feuille en veux-tu en voilà pour tous les goûts. Comment est-il possible de vendre une version papier de ce qui est gratuit sur Internet et surtout comment les contributeurs bénévoles sont-ils rétribués si l'objet est payant ? J'ai aussitôt demandé à Laure Nbataï, rédactrice de mon profil sur Wikipédia, si elle était au courant, mais elle se montre extrêmement surprise. L'arnaque ne s'arrête pas là. Le premier ouvrage est gratuit, et si vous ne résiliez pas votre "abonnement" vous serez débité d'autant chaque mois, car "les achats comprennent une adhésion à l'essai gratuite au club de livres de l'éditeur, dans lequel vous pouvez choisir parmi plus d'un million d'ouvrages, sans frais."
Pour les curieux attirés par le sujet et les gogos désirant soupeser les 296 pages je recopie l'argumentaire :
le livre consiste d'articles Wikipedia sur : Marcel Duchamp, Andy Warhol, Guy Debord, Jean-Jacques Birgé, Lettrisme, Henri Storck, Vidéo-Jockey, Isidore Isou, Générique, Avant-Garde, Super 8, Luc de Heusch, Roland Lethem, Joseph Cornell, Dziga Vertov, Norman Mclaren, Jacques Perconte, Charles Dekeukeleire, Raphaël Bassan, Powaqqatsi, Patrice Bauduinet, Jonas Mekas, Maurice Lemaître, Jean-Marie Buchet, Michael Snow, Vivienne Dick, Virgil Widrich, Anthony Mccall, Yann Beauvais, Maya Deren, Boris Lehman, Lausanne Underground Film and Music Festival, Alle Macht Der Super 8, Ciao! Manhattan, Leighton Pierce, Peter Kubelka, Edmond Bernhard, Eric de Kuyper, Eugène Deslaw, Kenneth Anger, Walter Ruttmann, Len Lye, L'etna, Hurlements En Faveur de Sade, Oucipo, Ernie Gehr, Ken Jacobs, Cinéma Underground, Henri D'ursel, Carole Arcega, Alexander Hammid, Martin Arnold, Dickson Experimental Sound Film, Found Footage, Bill Morrison, Boxing Cats, Cinéma Brut, Cinéma Militant, Tony Conrad, Kurt Kren, Mary Ellen Bute, Catherine Bareau, Art Audiovisuel. Non illustré. Mises à jour gratuites en ligne. Extrait : Guy Debord (1931-1994) est un écrivain, essayiste, cinéaste et révolutionnaire français, qui a conceptualisé ce qu'il a appelé le « spectacle » dans son œuvre majeure La Société du spectacle (1967). Il a été l'un des fondateurs de l'Internationale lettriste (1952-1957) puis de l'Internationale situationniste (I.S.) (1957-1972), dont il a dirigé la revue française. Très tôt, Guy Debord perd son père. Le mouvement populaire est amené dans l'impasse de la Seconde Guerre mondiale, et à ses 17 ans, tous les événements fondateurs de ce qu'il appellera La société du spectacle sont en place : la généralisation de la technique, l'espionnage généralisé, les camps, Hiroshima/Nagasaki, la...
Après le dépôt de noms de domaine revendus ensuite très chers, les phishings divers et variés, la publicité spameuse, les escrocs du Net ont encore de la ressource. Bien qu'épaté de partager la couve avec Duchamp, Warhol et Debord, je m'abstiendrai, d'autant qu'à pirater les petits malins ont oublié mon accent aigu, GRRR !

mardi 12 octobre 2010

De l'aube à minuit


Combien d'œuvres sont affublées du terme "expressionniste" pour avoir seulement flirté avec le concept ? Au cinéma, tandis que l'on rattache nombre de films allemands de F.W. Murnau (Nosferatu), Paul Wegener (Le Golem) ou Fritz Lang (Metropolis, tous les Dr Mabuse, M le maudit, etc.), l'exemple éternellement cité est Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene (1919). Jeu outré des comédiens, décors qui tordent le réel, les déformations angoissantes renforcent l'émotion des spectateurs. La psychanalyse est projetée sur l'écran par un jeu d'optique qui fait surgir du quotidien les intentions des personnages.
Il existe pourtant un film, injustement méconnu, peut-être à cause de la radicalité de son abstraction pour un film narratif, qui représente plus qu'aucun autre ce qu'est le cinéma expressionniste. Von morgens bis mitternachts (De l'aube à minuit) choqua tellement en 1920 qu'aucun distributeur ne s'engagea dans en Allemagne. En 1972, j'eus la chance de le voir dans une version tronquée de 42 minutes à la Cinémathèque Française dans le cadre de mes études à l'Idhec, programmé par Jean-André Fieschi, grâce à une copie retrouvée au Japon ! Mais c'est seulement avec l'édition DVD de Filmmuseum distribuée par Choses Vues que nous pouvons découvrir ce joyau de 73 minutes.
Le travail graphique est absolument exceptionnel. Les décors peints de guingois, les maquillages sur des figures transformées en toiles peintes, les gestes aux expressions exarcerbées, tout profite à la folie de la pièce de Georg Kaiser portée à l'écran par Karlheinz Martin. Les lignes brisées du chemin peint sur le sol qu'emprunte le pauvre diable, employé de banque volant dans la caisse pour échapper à son train train quotidien, renforcent sa souffrance. Son calvaire renvoie aux différences de classes et sa mise en croix rédemptrice dessine un autre trait d'humour dévastateur.
Le film muet est accompagné par deux orchestres différents selon le choix de la piste sonore. J'ai une préférence pour le trio de percussion SchlagEnsemble H/F/M dirigé par Christian Roderburg, partition semi-improvisée plus vive et variée que celle composée par Yati Durant pour un petit ensemble de chambre. Cet accompagnement obéit intelligemment aux meilleures lois du genre, interprétation moderne des connotations d'époque, respect des lignes dramatiques avec liberté d'improviser à l'intérieur des structures fixes, enregistrement "live" redonnant vie à ce chef d'œuvre du 7e art.

lundi 4 octobre 2010

Fassbinder / science-fiction


Les mondes virtuels se répètent en abyme. J'ai mis quinze jours pour me décider à faire le grand saut. Aurais-je dû laisser un autre écrire à ma place ? Celui qui aurait su me dicter ce que je dois penser ? Mais comment être certain qu'il était lui-même l'homme qu'il prétend être ? Que sais-je des raisons qui me poussent à ne pas déflorer l'histoire ? On raconte que Le monde sur le fil est un thriller d'anticipation préfigurant Matrix, Existenz et Avatar. Ne serait-ce pas plutôt une première manifestation tournée en 1973 de ce qui nous attend demain ? Le cinéaste Rainer Werner Fassbinder avait adapté avec Fritz Müller-Scherz un roman de Daniel Francis Galouye intitulé Simulacron 3. Pourquoi leurs noms sont-ils tous composés de trois termes ? Le mien n'échappe pas à la règle et pourtant je n'ai rien fait. Seulement regardé un film tourné pour la télévision par un maître du mystère, le plus profond, celui des âmes. On connaît ses films de cinéma. Il en a pourtant tourné une quinzaine pour le petit écran, espérant faire entrer la psychanalyse dans les foyers allemands. J'avais adoré Berlin Alexanderplatz qui durait 15h30. Les deux parties du monde sur le fil ne totalisent que 204 minutes, une broutille. Ils ont choisi Paris comme décor parce qu'à l'époque rien n'existait d'aussi moderne en Allemagne. Je n'ai rien osé écrire avant d'avoir vu le making of de Juliane Lorenz, bonus indispensable comme souvent avec les DVD édités par Carlotta. Mais je suis toujours aussi coincé dans ce monde étroit et vertigineux. Malgré ma résistance je le partage. La paranoïa se construit derrière des jeux de miroir et des écrans de fumée. La métaphysique cherche à identifier vainement notre marge de manœuvre. Comment interagir avec notre univers ? Quelles en sont les causes ? Quelle expérience de laboratoire sommes-nous prêts à construire pour simuler les possibles ? N'est-il pas dangereux de jouer avec le temps ? La langue allemande participe à l'énigme, comme si les personnages parlaient une langue informatique. J'aurais aimé être assez matheux pour mettre le film en équations. L'élégance du code tient dans sa concision. Je suis trop bavard. Mieux vaut laisser chacun se faire sa petite idée. Le monde sur le fil ne présage rien de bon. C'est grave et, pire, incontournable.